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Près de Caen, un Stolperstein a été scellé à la mémoire du résistant Jean-Pierre Catherine

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La soeur de Jean-Pierre Catherine, Colette Marin-Catherine a elle aussi été résistante.

La soeur de Jean-Pierre Catherine, Colette Marin-Catherine a elle aussi été résistante. (©Liberté Le Bonhomme libre)

À l’initiative de la sœur de Jean-Pierre Catherine, la municipalité de Bretteville-L’Orgueilleuse, près de Caen (Calvados), a mis les moyens en œuvre pour qu’un Stolperstein soit scellé devant le 41 de la rue de Bayeux. Le pavé de 10 cm sur 10 cm a été dévoilé, avec beaucoup d’émotion, lundi 11 novembre 2019 à l’issue de la cérémonie.

Jean-Pierre est enfin de retour à la maison 

La pierre et la terre, tout est symbole.

La pierre et la terre, tout est symbole. (©Liberté Le Bonhomme LIbre)

Sa sœur Colette Marin-Catherine, âgée de 90 ans, résistante caennaise, témoin privilégié de cette période difficile, et instigatrice du projet, était là. 

Cette pierre est destinée honorer la mémoire de Jean-Pierre. Mais elle doit aussi servir à rappeler son engagement aux générations futures. 

A gauche de la pierre, un petit pot qui n’a rien de décoratif, il contient de la terre du camp de Nordhausen, là ou est mort et enseveli Jean-Pierre, dont le corps n’a évidemment jamais été retrouvé dans les charniers. Il a été offert aux propriétaires actuels de la maison, la famille Jean Boyer qui répandra cette terre dans le jardin.

Avec la pose de cette pierre et cette terre qui sera dispersée dans le jardin Jean-Pierre est enfin de retour à la maison.

Qui était Jean-Pierre Catherine ?

Jean-Pierre Catherine, résistant mort

Jean-Pierre Catherine, résistant mort en mars 1945. (©Liberté Le Bonhomme Libre)

Né le 12 mars 1926 dans la commune de Saint-Manvieu-Norrey, Jean-Pierre Catherine est venu s’installer au 41 de la rue de Bayeux dans la commune de Bretteville-L’Orgueilleuse avec sa famille, des industriels de l’automobile, et entrepreneurs dans le transport. Il a 13 ans quand la seconde guerre mondiale éclate.

À 14 ans, après l’appel du général de Gaulle, il décide de rejoindre la Résistance. Il distribue des journaux clandestins, cache des armes et des réfractaires au STO (service de travail obligatoire). Le 11 novembre 1942, téméraire, il passe outre l’interdiction allemande et va fleurir les monuments aux morts, dont celui de la commune. Pour ces faits il sera retrouvé et arrêté le 15 juin 1943, il avait 17 ans.

Jean-Pierre Catherine a été condamné aux travaux forcés et envoyé dans le camp du Struthoff en Alsace puis en Allemagne à Gross Rosen puis de Mitelbau-Dora. Épuisé et malade, il décède le 22 mars 1945 dans le mouroir de Boelcke Kaserne à Nordhausen, dix jours après son 19e anniversaire. Il sera reconnu Mort pour la France à l’issue de la guerre.

Lire aussi : Aux Archives de la Défense, à Caen, les victimes de guerre retrouvent une identité

Qu’est qu’un Stolperstein ?

Les Stolpersteine, terme allemand que l’on peut traduire par pierres d’achoppement sur lesquelles on peut trébucher, sont des créations de l’artiste berlinois Gunter Demnig. Petits pavés en béton ou en métal de 10 cm de côté, ils sont enfoncés dans le sol. La face supérieure est recouverte d’une plaque en laiton destiné à honorer la mémoire d’une victime du nazisme.

Encastrées dans le trottoir devant le dernier domicile des victimes, plusieurs milliers de ces pierres ont ainsi été posés depuis 1993, principalement en Allemagne mais aussi dans d’autres pays européens. Le Stolperstein de Jean-Pierre Catherine est le premier à être scellé dans une commune de Normandie. 


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