Les agriculteurs ont été reçus en préfecture lundi 10 décembre. (©DR)
Une photo représentant un champ dévasté par du gibier, des produits du terroir pour rappeler le rôle et l’importances des filières agricoles normandes, un sifflet pour symboliser l’excès des contrôles sur les exploitations, une fronde, des bottes dans l’espoir de recruter de nouveaux salariés…
Des représentants de la FDSEA de l’Orne et des Jeunes Agriculteurs (JA) ont rencontré lundi 10 décembre 2018 vers 17h la préfète de l’Orne, Chantal Castelnot. Et ils ne sont pas venus les mains vides, mais avec de nombreux cadeaux, pour autant de maux qu’ils subissent.
Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA de l’Orne, était présente :
« Nous voulions interpeller la préfète sur divers sujets. Mais dans une action calme et symbolique. Elle s’est montrée à l’écoute et a indiqué vouloir rapidement prendre des mesures sur certains sujets locaux ».
Hausse des charges et des taxes, problématique des revenus, question du prix, drainage, normes… Des demandes légitimes selon les agriculteurs qui crient « non au matraquage ».
Alexis Graindorge, président des JA de l’Orne, explique :
» La Loi prévoit que les prix proposés aux agriculteurs devront tenir compte des indicateurs des coûts de production. Mais nous sommes en attente de l’ordonnance pour que le texte entre en vigueur… On a peur que cette problématique de la rémunération passe à la trappe cette année encore. Alors même que les taxes et les charges augmentent ».
Il évoque aussi ces pratiques interdites en France « mais on voit arriver sur le marché des denrées étrangères dont la production ne respecte pas les même normes. C’est une concurrence directe, parfois en provenance de pays proches, autorisée par le libre-échange. Et complètement aberrante pour nous ».
Une dizaine de personne a été reçue lundi soir par la préfète. « Nous lui avons aussi remis des produits normands, pour insister sur nos filières de qualité, sans oublier les transformateurs industriels implantés sur notre territoire ».
Le mouvement Vegan a été évoqué car pour les agriculteurs, « chacun est libre de consommer ce qu’il veut, mais stop aux pratiques déloyales et aux vérités déformées ».
Le président Macron n’a pas été oublié : « nous lui avons préparé un joli paquet… vide », fait savoir Anne-Marie Denis. « Il n’a pas été sage et n’a pas répondu à nos attentes ! ».