
Le Dr Charrié peut être fier de la naissance de son « bébé ».
Ça y est, elle est née. La Communauté Professionnelle Territoriale de Santé du Maine est un très beau cadeau de Noël avant l’heure offert à 83 communes essentiellement de la Sarthe et de la Mayenne, soit 54 288 habitants. Son but est d‘améliorer l’accès aux soins. Rencontre avec le président Emmanuel Charrié.
Vous êtes président de la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) de notre secteur depuis septembre dernier.
Tout à fait. Soumise à la validation de l’Agence Régionale de Santé, la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé du Maine vient de naître (c’est une association Loi 1901). Elle sera opérationnelle début 2020. Nous sommes la 4e création en Pays de Loire. Il y a 14 autres projets dans notre Région. En France, il y a actuellement, 1000 CPTS. L’Etat souhaiter multiplier ce chiffre par deux dans les années qui viennent.
Qu’est une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé ?
La définition vient d’une l’instruction du 2 décembre 2016 relative aux équipes de soins primaires aux Communautés de Soins Territoriales de Santé. Les Communautés de Soins Territoriales de Santé émanent de l’initiative des acteurs de santé. Ce sont des équipes de projets s’inscrivant dans une approche populationnelle. Le projet ne vise pas seulement à améliorer la réponse à la patientèle de chaque acteur mais aussi à organiser la réponse à un besoin en santé sur un territoire. C’est une approche de responsabilité populationnelle au sens où les différents acteurs acceptent de s’engager dans une réponse, qui peut impliquer pour eux de prendre part à des actions ou d’accueillir des patients, sortant de leur exercice et de leurs patientèles habituelles.
Ça, c’est la définition de l’instruction… mais quel est le but de CPTS de notre territoire ?
Nous voulons améliorer la prise en charge de la santé de la population de notre territoire. Pour y parvenir, nous devons renforcer la coordination interprofessionnelle et développer les échanges entre les professionnels de santé libéraux et les acteurs des secteurs médico-social et social.
Des exemples concrets à mettre en place ?
Commencer par faire un répertoire et une notice pour se contacter les uns et les autres avec des renseignements sécurisés.
Le fait de se regrouper en CPTS va nous permettre de mieux agir ensemble. Et ensemble, on pourra par exemple améliorer l’accès au soin et l’accès aux médecins. Sur notre territoire, 17 % des résidents n’ont pas un médecin traitant, soit 1 patient sur 5. C’est beaucoup. À Sillé, il y a la Maison Médicale qui répond globalement à l’attente de la population. L’idée est de faciliter le soin de la même façon sur l’ensemble de notre territoire.
Dans les grandes villes, grâce à la coordination de professionnels de Santé, le patient est accompagné depuis sa prise en charge initiale jusqu’à son retour et domicile en passant par les renseignements nécessaires concernant la pharmacie de garde. Il n’y a pas de raison de ne pas proposer la même offre chez nous. Nous voulons tout faire pour éviter tout incident.
Quel est le territoire de la CPTS du Maine ?
La CPTS se situe sur la totalité ou en partie de quatre communautés de communes : la Communauté de Communes Hautes Sarthe Alpes Mancelles, la Communauté de Communes de la Champagne Conlinoise et du Pays de Sillé (4CPS), la Communauté de Communes du Mont des Avaloirs et la Communauté de communes de Coëvrons. 83 communes sont concernées pour une population totale de 54 288 habitants (INSSE 2014).
Combien de professionnels de santé concernés sur la CPTS du Maine ?
141 professionnels. En général, dans les autres CPTS, quelque 30 % adhèrent au projet. Nous espérons faire mieux. D’ailleurs, à ce jour, nous avons 60 adhérents.
Vous avez un budget pour démarrer ?
Oui. L’ARS donc l’Etat nous a attribué quelques milliers d’euros. Nous lançons le recrutement d’une chargée de mission. Je profite de cette opportunité pour remercier vivement Anne-Laure Le Ny, chargée de mission CPTS pour l’inter-URPS (Unions Régionales des Professionnels de Santé) qui a structuré nos idées pour faire naître la CPTS du Maine. Elle a fait un travail colossal et remarquable (60 pages !).
Où sera basée la chargée de mission ?
A Fresnay-sur-Sarthe ou à Beaumont-sur-Sarthe. Les élus de ces deux territoires ont proposé de nous accueillir. Évidemment, la chargée de mission ne restera pas entre les quatre murs de son bureau. Elle ira sur le terrain pour rencontrer les professionnels de santé et les acteurs concernés par notre CPTS.
Sillé n’a pas fait de proposition pour vous accueillir ?
Il n’y a pas de problème avec la ville de Sillé. Le but n’est pas de tout avoir chez nous. Puis, Sillé n’est pas si central que ça.
Propos recueillis par Chafik AOUNI.