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La mobilisation des Gilets jaunes s'étend au plateau Est de Rouen

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Sur la Route de Paris et dans une ambiance détendue, les Gilets jaunes effectuent une opération escargot jusqu'au rond-point de l'avenue du Président Coty.

Sur la Route de Paris et dans une ambiance détendue, les Gilets jaunes effectuent une opération escargot jusqu’au rond-point de l’avenue du Président Coty. (© Nicolas Gaillard / Le Bulletin de l’arrondissement de Rouen)

Que ce soit dans les communes du plateau Est de Rouen ou encore dans le secteur de Darnétal, il n’y avait eu aucune action des Gilets jaunes depuis le début de ce mouvement lancé le samedi 17 novembre 2018.

En ce quatrième samedi de mobilisation, quelques dizaines de Gilets jaunes ont investi les routes de Franqueville-Saint-Pierre (Seine-Maritime) où les actions se sont déroulées dans une ambiance pacifique entre manifestants et gendarmes. Une grande partie d’entre eux s’était déjà mobilisée ailleurs les trois samedis précédents : à Fleury-sur-Andelle (Eure) ou à Tourville-la-Rivière.

Il ne s’était rien passé sur le plateau Est de Rouen alors on s’est dit pourquoi pas venir ici ?, s’exclame l’une d’entre eux.

C’est donc par les réseaux sociaux et surtout le bouche-à-oreille que la venue à Franqueville-Saint-Pierre s’est concrétisée.

Des ralentissements

Dès 8 h du matin, les Gilets jaunes investissent la Route de Paris à proximité du Super U. Les actions se diversifient au cours de la journée : barrages filtrants, ralentissements, opérations escargot avec un tracteur ou simplement une présence physique en jaune aux abords de la Route de Paris. Pendant la matinée, l’accès au Super U est perturbé pendant près d’une heure et demie. Sur la route de Paris, les coups de klaxons de sympathie se font entendre, peu d’automobilistes font part d’une hostilité.

Le nombre de Gilets jaunes mobilisés varie au fil de la journée : une vingtaine, puis une cinquantaine. Boos, Franqueville-Saint-Pierre, Le Mesnil-Esnard, Ymare, Quévreville-la-Poterie, Amfreville-la-Mivoie, Bonsecours, Tourville-la-Rivière, Rouen, la grande majorité de ces Gilets jaunes sont des habitants des communes du plateau Est rouennais.

Bonne entente entre « bleus » et « jaunes »

Une vingtaine de gendarmes sont présents afin de sécuriser les actions. Dans l’ensemble, l’ambiance est plutôt bon enfant et pacifique entre les Gilets jaunes et les gendarmes de la brigade de Boos.

Sur le temps de midi, on était 11 bleus contre 11 jaunes alors on leur a proposé de faire une partie de football, ironise une Gilet jaune.

Cette ambiance bon enfant est aussi confirmée par les gendarmes qui ne déplorent pas d’incident. Au cours de la journée, Philippe Leroy, maire de Franqueville-Saint-Pierre est venu plusieurs fois se tenir au courant de la mobilisation :

Cela s’est bien passé, les forces de gendarmerie ont apaisé les actions et la police municipale est venue en renfort. On a aussi enlevé les décorations de Noël d’un carrefour giratoire de la mare du Château.

Pour le maire de la ville, l’essentiel est que : « les Gilets jaunes s’expriment pacifiquement tout en permettant une fluidité de la circulation automobile. Le but, c’est que cela se passe bien pour tout le monde ».

De retour samedi prochain ?

Vers 16 h, après plusieurs minutes d’incertitudes sur la suite des actions, la décision d’arrêter cette journée de mobilisation est prise en concertation avec les gendarmes. Avec une météo pluvieuse et un ciel couvert, la luminosité commence à baisser fortement et les forces de l’ordre veulent éviter des situations d’imprudence et dangereuses.

Samedi prochain, les Gilets jaunes du plateau Est rouennais seront peut-être de retour à Franqueville-Saint-Pierre.

Dans la semaine, on ne peut pas se mobiliser parce qu’on travaille alors on est là le week-end. Le mouvement va se durcir, il n’y aura pas de pause à Noël, préviennent-ils.

A l'intersection entre la rue du Canivet et la rue Constant Lebret, les Gilets jaunes discutent avec certains automobilistes.

À l’intersection entre la rue du Canivet et la rue Constant Lebret, les Gilets jaunes discutent avec certains automobilistes. (© Nicolas Gaillard / Le Bulletin de l’arrondissement de Rouen)

Pour les Gilets jaunes de Franqueville-Saint-Pierre « la coupe est plus que pleine » 
Caristes, fonction publique, une diversité de professions et d’âges est représentée dans les Gilets jaunes mobilisés à Franqueville-Saint-Pierre (Seine-Maritime). La plupart des Gilets jaunes qui se définissent comme appartenant à la classe moyenne n’en peuvent plus.
« Le gouvernement nous méprise. On n’en peut plus de subir sa politique. La coupe est plus que pleine », confie un Gilet jaune venu de Boos avec sa compagne. « Respectons notre devise : liberté, égalité et fraternité. On a le droit de vivre correctement. Plus on travaille, moins on est payé, ce n’est plus possible », estime un autre Gilet jaune d’Amfreville-la-Mi-Voie.
Nathalie (prénom modifié) est venue avec sa fille de 16 ans. « Je me mobilise pour que ma fille ait un avenir meilleur ». Nathalie est aussi là pour sa mère invalide qui touche une pension de 800 euros. Suite à un déménagement, cette assistante maternelle n’est pas parvenue à retrouver un travail. Elle est actuellement au chômage et touche une allocation de 1 100 euros. Avec la nécessité de subvenir aux besoins de sa fille et les factures à payer (loyer, gaz…), la pente est raide : « C’est de plus en plus difficile ».
Nathalie et d’autres Gilets jaunes ont plusieurs revendications sociales : la défiscalisation des heures supplémentaires, des primes de participation pour tous les travailleurs d’une entreprise (redistribution d’une partie des bénéfices de l’entreprise au profit des salariés), baisse du prix des carburants, baisse de la CSG (contribution sociale généralisée) et rétablissement de l’ISF (impôt de solidarité sur les grandes fortunes). « On est petit, on paye nos impôts pendant que les grands s’enrichissent. Si Macron faisait tout cela, il serait tranquille », assure Nathalie. « On n’est pas là pour casser mais pour faire comprendre à l’État et aux autres Français non mobilisés qu’il faut que ça bouge. Lorsque Macron cédera, tout le monde en profitera aussi », ajoute-t-elle.
Les annonces d’annulation de la taxe carbone pour 2019 par le gouvernement n’ont pas suffisamment donné satisfaction aux Gilets jaunes du plateau Est rouennais. Après quatre samedis de mobilisations, tous affichent leur détermination à poursuivre ce combat pour le pouvoir d’achat.


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