Philippe Taerea : « Mes ancêtres sont aussi ici, je m’y retrouve et je ne sens aucun décalage ». (©Le Trégor)
Philippe Taerea, sculpteur à Plufur, expose ses œuvres jusqu’au 5 janvier à l’Office du tourisme de Plestin.
Philippe Taerea a reçu en transmission quasi héréditaire le don de la sculpture, une activité dans laquelle il baigne depuis son enfance. Héritage ancestral, puisqu’il est originaire de Tahiti.
Il y sculpte pierres, bois locaux, corail, avec les valeurs locales et symboliques acquises depuis son enfance, il façonne les matériaux coutumiers en objets semi-fonctionnels.
« D’origine bretonne »
Le sculpteur est venu s’installer à Plufur depuis près de 7 ans : « Je viens y rejoindre de la famille, car je suis d’origine bretonne », confie-t-il avec un grain humour. L’artiste des tropiques rappelle que « Tahiti s’est peuplé de navigateurs bretons qui s’y sont implantés et ont fondé leurs familles, mêlant ainsi leurs cultures depuis quelques siècles ».
Il en a lui-même tiré sa philosophie de vie en retrouvant ici ses origines véritables :
Il n’y a pas de cultures différentes mais bien au contraire, une identité universelle qui évolue en chaque point du globe ».
Des coupes à fruits, des lampes, des vases, des statuettes polynésiennes sortent de ses mains en pierres volcaniques, et en bois tropicaux. Bien que typées, ses créations ne cèdent aucun pouce aux clichés, il y développe des thèmes intimes de maternité, de couple, de famille, d’amitié et d’amour, seules quelques statues appellent comme valeurs sûres des totems protecteurs.
La pierre et le bois sont gravés de pétroglyphes rappelant les croyances d’un peuple qui respecte la nature, on y trouve généralement des symboles du quotidien de la faune et de la flore. À l’exemple de l’aliment de base de l’île, le fruit de l’arbre à pain, « l’équivalent de la pomme de terre en Bretagne », se risque-t-il.
À quand le granit ?
Philippe Taerea est venu avec ses pierres et ses bois pour créer sous l’air armoricain. Osera-t-il le granit ? Sans doute pour de prochaines créations et expositions, car dit-il « je me suis familiarisé avec les matériaux locaux ».
Si les méthodes diffèrent d’un peuple à l’autre, le fondement des gestes est identique, c’est « l’évidence d’une culture universelle de l’espèce humaine qui s’adapte à la nature. Il y a partout dans le monde une cohérence, aucune différence entre ici et ailleurs, seule l’histoire a fait évoluer les peuples, la nature humaine est la même à Tahiti ou Plestin ».
Jusqu’au 5 janvier. Du lundi au vendredi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 30, le samedi de 9 h 30 à 12 h 30.
Contact : 02 96 35 15 56 et 09 61 55 21 05 ou tintu.sculpteur@orange.fr