
Il n’existe pas de village des marques en Bretagne, l’un des plus proches est à Honfleur. Le projet envisagé à Pleurtuit avait fait couler beaucoup d’encre en 2018. (©Archives 2018 / Delphine Revol)
Après la vive polémique qui avait enflammé le conseil communautaire du 8 novembre 2018, et la levée de boucliers qui avait suivi, on n’avait plus entendu parler du projet de village des marques, sur la zone Cap Emeraude, à Pleurtuit (Ille-et-Vilaine).
C’est par la voix de Frédérique Dyevre-Bergerault, élue de Saint-Lunaire au conseil communautaire de la CCCE, que le village des marques a été remis sur le tapis, jeudi 20 février 2020, lors de la dernière séance de la mandature… et en pleine campagne pour les élections municipales.
Il s’agissait alors d’approuver le compte rendu d’activités, pour l’année 2018, de la SADIV, Société d’aménagement et de développement d’Ille-et-Vilaine, à qui la communauté de communes a confié l’aménagement de la zone d’activités Cap Emeraude à Pleurtuit.
L’occasion pour l’élue communautaire de demander où en est ce fameux projet de village des marques. La réponse n’a visiblement pas satisfait tous les conseillers, dont quelques-uns ont voté contre la délibération.
Les élus du Pays de St-Malo étaient contre
Rappelons qu’un village des marques regroupe sur un même site des magasins de fabricants « à forte notoriété », où sont proposés des invendus de leurs collections passées, à des prix attractifs. Un tel projet commercial a un fort pouvoir d’attractivité et serait de nature à étendre largement la zone de chalandise de Cap Emeraude.
Mais aussi à déstabiliser le reste du tissu commercial des deux côtés de la Rance, selon l’avis des élus du Pays de Saint-Malo qui s’étaient très majoritairement opposés au projet, fin 2018. D’ailleurs, il n’en a plus été question, du moins publiquement, durant l’année 2019.
Sophie Guyon, conseillère départementale, candidate à la mairie de Saint-Lunaire, s’est saisie de ce sujet polémique. Elle s’étonne « du silence qui a régné autour du projet pendant presque un an, alors que la Communauté de communes poursuivait « discrètement » les démarches d’implantation d’un village des marques par l’entremise de la Société d’aménagement (SADIV) où siège Alain Launay, président de la CCCE ».
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« Sans aucune transparence »
À l’appui de ses propos, elle cite le compte rendu du conseil d’administration de la SADIV du 10 octobre 2019 : « Nous y découvrons que « M. B, directeur, informe les administrateurs que les travaux de reprise de l’opération sont en cours d’achèvement en vue d’une remise d’ouvrage à la CCCE courant octobre. Des appels à projets vont être relancés pour le lot F. Le groupe Frey, ayant signé le compromis de vente pour le lot A et le lot I, envisage d’y réaliser un village des marques ».
Pour Sophie Guyon, donc, les tractations ont continué durant l’année 2019, mais « sans aucune transparence ». Elle dénonce plus largement « ce projet d’un autre âge, qui tente de s’imposer sur des bases opaques révolues » et s’interroge :
« Ne serait-ce tout simplement pas pour cacher que CAP Emeraude a été surdimensionné, partiellement construit sur une zone humide, et que les finances de la SADIV sont fragilisées par les 3,9 millions empruntés, les 30 % non bâtis et le peu de visibilité sur l’avenir ? »
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« Il n’y a rien eu de nouveau depuis 2019 »
Interrogé, Alain Launay estime que cette nouvelle polémique est purement électorale… et sans fondement :
« Le rapport d’activité de la SADIV pour l’année 2018 a été le prétexte pour reparler du village des marques. Certains cherchent des arguments de campagne. »
Il affirme, comme il l’a fait en conseil, qu’il ne s’est rien passé sur ce dossier durant 2019. « Il n’y a rien de nouveau, c’est le statu quo. Il n’y a pas eu d’autres études que celle présentée en 2018. »
Reste que le lot I, qui était l’implantation projetée pour ce village des marques, est toujours sous compromis de vente avec le groupe Frey. « Cela ne veut pas dire que ça va aller au bout », indique pour sa part Alain Launay.
Seul l’avenir le dira…
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