Les élèves ont visité les Ateliers Veneu jeudi 20 décembre, en quête d’idées pour leur fabrication d’objets à base de cintres. ©La Dépêche de Louviers – TG
Depuis six ans, le collège Hyacinthe-Langlois ne participait plus à l’opération Entreprendre pour Apprendre. Cette année, le professeur de technologie Alain Thomas supervise l’activité de la mini-entreprise Récup Cintré. Il a recruté seize élèves volontaires de 4e et 3e (un a démissionné) sur 83 élèves.
À ce nombre, cela fait un groupe cohérent. Il aurait pu y en avoir 40 car ils étaient tous motivés et autonomes, ce qui importait plus que le niveau scolaire de chacun », souligne l’enseignant de Pont-de-l’Arche.
Le défi des collégiens est de fabriquer des objets de tous les jours à base de cintres récupérables. En métal, en plastique et en bois. La récupération est en cours. La mini-entreprise devrait même se tourner vers des entreprises, pour en collecter le maximum.
Fabriquer trois objets
Je ne suis pas intervenu dans le choix. Les élèves veulent fabriquer trois objets : un portemanteau, un guéridon avec un disque vinyle 33 tours puis un égouttoir pour la vaisselle », poursuit Alain Thomas.
Au mois de janvier, les prototypes devraient normalement prendre forme.
Là aussi, des entreprises pourraient venir en aide aux collégiens. En tant que parrains, les Ateliers Veneu, l’entreprise de chaudronnerie à laquelle on doit la réalisation de l’arbre rouge à Val-de-Reuil, vont donner un coup de main aux jeunes entrepreneurs.
La visite organisée jeudi 20 décembre devait permettre aux collégiens, non seulement de découvrir le monde de l’entreprise, mais aussi de trouver des idées pour le façonnage des cintres. Respectivement PDG et directrice générale de Récup Cintré, Mahylis Picot et Lisa Pellier observent avec attention le travail des Ateliers Veneu.
Avec la chaudronnerie, on fabrique des objets de tous les jours », n’a cessé de répéter Laurent Veneu, le gérant de l’entreprise.
Son entreprise de vingt salariés travaille l’inox, le cuivre, le laiton, l’aluminium… pour au moins une centaine de clients de divers secteurs économiques (médical, pharmaceutique, décoratif…). Le chef d’entreprise promet de donner un coup de main si on lui demande. La mini-entreprise Récup Cintré devrait donc trouver son bonheur !
Créer de A à Z
La motivation prime dans le recrutement des élèves. La création de la mini-entreprise est une façon originale de découvrir le monde de l’entreprise. Elle est associée à la visite d’entreprises comme celle de Laurent Veneu (lire ci-contre).
Il s’agit de monter un projet d’entreprise, mais aussi de fabriquer de A à Z un ou plusieurs produits. « Je ne suis pas intervenu », indique Alain Thomas, le professeur de technologie qui épaule les élèves. Les entretiens d’embauches ont permis de répartir les divers postes de la base au sommet de la hiérarchie, et ainsi bien organiser la fabrication.
« Nous avons choisi deux filles pour être à la tête de l’entreprise », précise Alain Thomas. L’enseignant prend d’ailleurs l’exemple sur Laurent Veneu, qui a fraîchement recruté deux femmes dans les ateliers. « L’idée est de montrer qu’il n’y a pas de métier d’homme ou de femme », ajoute le professeur de technologie.
Mahylis Picot et Lisa Pellier, respectivement PDG et directrice générale, jouent leur rôle avec sérieux. « J’aime bien superviser. Comme ça, je peux aller dans les secteurs de la création des objets. Si par exemple il manque du monde, je peux aller aider », explique Mahylis.
Pour Lisa, c’est l’occasion de créer une dynamique : « Quand il y a un e-mail à écrire, chacune le fait de son côté et on arrange tout ensemble. On ne travaille pas chacun dans son coin, même avec les autres. »
Toutes deux restent modestes quant à leur rôle. « On met en place de nouvelles choses, on propose des améliorations. Mais il faut que ça plaise à tout le monde et que le travail soit efficace ! » conclut Mahylis.