En marge de l’appel à projet, la Ville a écrit à certains bailleurs pour leur demander de revoir le montant de leurs loyers à la baisse et les adapter au prix du marché.
Le Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (Fisac) est un dispositif mis en place par l’État pour répondre aux menaces qui pèsent sur l’offre commerciale et artisanale de proximité. Depuis 1999, la Ville d’Elbeuf en a déjà bénéficié, notamment pour réaménager les rues Jean-Jaurès, du Neubourg, Guynemer ou le cours Carnot.
Cette fois, la Ville souhaite répondre à l’appel à projet, non pas sur le volet investissement – fonctionnement mais sur l’attractivité commerciale. « L’idée c’est de pérenniser le commerce de centre-ville et de renforcer son attractivité », expose le maire, Djoudé Merabet. Le dossier de candidature est à déposer avant le 31 janvier 2019. Celui-ci doit être accompagné d’une étude préalable de diagnostic. C’est pourquoi, une enquête va être réalisée auprès des consommateurs et des entreprises, en lien avec la Chambre des métiers et de l’artisanat, la Chambre de commerce et d’industrie Rouen Métropole et l’association commerciale Les Vitrines du Pays d’Elbeuf. L’enquête portera sur les habitudes d’achats (fréquence, jours, horaires…) mais aussi les lieux (commerce proximité ou zones commerciales), les modes de déplacement, le stationnement…
Un idéathlon
Les BTS Muc (Management des unités commerciales) du lycée André-Maurois seront également partie prenante. En parallèle de l’étude, les étudiants de première année participeront le 15 janvier à un idéathlon sur le thème : sept idées pour booster le centre-ville d’Elbeuf. Par groupe de cinq, ils vont être amenés à réfléchir chacun à une idée et à faire des propositions d’actions innovantes susceptibles d’être mises en œuvre. Chaque groupe sera épaulé par un professionnel.
« Cette étude doit permettre un état des lieux, d’avoir des regards croisés pour définir une trajectoire », précise Djoudé Merabet.
Savoir faire et faire savoir
En cinquante ans, le commerce a évolué. Aujourd’hui, être installé rue des Martyrs ne suffit plus à garantir le succès ou la rentabilité d’une entreprise. Avec la concurrence des grandes zones commerciales ou d’internet, le « faire savoir » est devenu aussi important, sinon plus que le « savoir faire ». « Certes, il faut conforter les acquis, mais, désormais, les commerçants doivent utiliser Internet et les réseaux sociaux pour se faire connaître et faire venir les clients. Ceux qui l’ont compris s’en sortent mieux que ceux qui résistent. Ces derniers doivent se remettre en question ».
La Ville connaîtra la réponse du Fisac début 2020.
Abaisser le prix des loyers
En marge, du dépôt de dossier auprès du Fisac, la Ville a aussi entrepris d’écrire à des propriétaires en vue de leur demander d’abaisser leurs loyers, qui ne sont plus adaptés au marché. Bien souvent, ces propriétaires habitent plus l’agglomération et sont complètement déconnectés de la réalité. « De nombreux murs et baux commerciaux sont devenus des produits financiers gérés, de plus en plus souvent, par des bailleurs éloignés du marché local et du degré de commercialité de leurs biens, confirme le maire. Cette situation a pour effet le maintien à un niveau élevé des loyers, et même des droits au bail, au-delà des seuils de rentabilité de la plupart des activités commerciales classiques ».
Ces charges locatives trop élevées ont pour conséquences directes l’appauvrissement de la diversité commerciale par la fermeture et la non-reprise de commerces mais également la dégradation des locaux du fait de l’absence de travaux entrepris par les locataires. Et, au bout du compte, c’est l’attractivité du centre-ville qui en pâtit.