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Toulouse : des gilets jaunes reçus par la députée LREM Monique Iborra, ce qu'il en ressort

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Une vingtaine de gilets jaunes était devant la permanence de la députée (LREM) Monique Iborra à Tournefeuille (Haute-Garonne), vendredi 4 janvier 2019

Une vingtaine de gilets jaunes était devant la permanence de la députée (LREM) Monique Iborra à Tournefeuille (Haute-Garonne), vendredi 4 janvier 2019 (©G.L. / Actu Toulouse)

Attendue par un important dispositif policier, une vingtaine de gilets jaunes a débarqué devant la permanence de la députée (LREM) Monique Iborra, à Tournefeuille (Haute-Garonne), près de Toulouse, vendredi 4 janvier 2019, en début d’après-midi. Les manifestants entendaient échanger avec la parlementaire sur les revendications du mouvement.

Une délégation reçue par la députée

Après négociations, la députée a accepté de recevoir une délégation de gilets jaunes. Cette délégation, composée de trois hommes et trois femmes, souhaitait notamment lui remettre une liste de revendications, votée par les gilets jaunes de Toulouse lors d’une assemblée générale à Sesquières.

Dans la délégation figurait aussi Odile Maurin, présidente de l’association Handi-Social, qui entendait interpeller la députée sur des problématiques liées au handicap. Odile Maurin et son collectif se sont illustrés ces derniers mois par de nombreux coups d’éclats.

Après avoir emmuré la permanence d’un député LREM dans le Tarn, ils avaient pénétré sur des voies en gare Matabiau, bloquant la circulation d’un TGV entre Toulouse et Paris, puis avaient enfariné, en public, le député Adrien Taquet (LREM). Et avaient enfin pénétré… sur les pistes de l’aéroport de Toulouse. 

À chaque fois, il s’agissait d’alerter sur la loi Élan (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) et les conditions d’accès au logement pour les handicapés. Odile Maurin réclame au gouvernement « un revenu d’existence décent, une compensation pour le handicap » ainsi que des conditions d’accessibilité adéquates.

LIRE AUSSI : Toulouse : des handicapés en colère et des gilets jaunes pénètrent sur les pistes de l’aéroport

« Des échange nourris, parfois vifs », selon Monique Iborra

Au sortir de la réunion, qui a duré « plus d’une heure », Monique Iborra se montre « satisfaite d’un dialogue nécessaire », et décrit « des échanges nourris, parfois vifs, avec une délégation de gilets jaunes pacifiques et courtois, mais décidés. Certains sont allés jusqu’à évoquer la révocation des élus ». La députée précise : « C’est la troisième fois que je reçois une délégation de gilets jaunes. Ils ont longuement critiqué, avec des arguments, la politique du gouvernement. J’ai dû expliquer notre politique. C’était tardif, mais nécessaire ».

Un tableau de revendications, avec le RIC en tête

Concernant les doléances des gilets jaunes, Monique Iborra détaille : « Ils m’ont laissé un tableau de revendications. La première proposition, c’est le RIC (le fameux Référendum d’initiative citoyenne, ndlr). On a échangé sur le sujet. Le RIC tel qu’ils le voient, ce n’est pas faisable. On ne peut pas demander aux citoyens de décider sur tout, tout le temps. En revanche, on peut envisager de consulter les citoyens sur un certain nombre de thèmes, et de tenir compte de ce vote. Ça, le président Macron peut le faire… ». Et la députée d’appuyer : « Je les rejoins sur le besoin de mettre en place une démocratie citoyenne qui va plus loin qu’actuellement ».

Sur les autres thèmes : l’Impôt sur la fortune (ISF) a bien sûr été mis sur la table, mais selon la députée :

Ils n’avaient pas tous notion qu’on a maintenu l’Impôt sur la fortune immobilière. Je leur ai expliqué qu’on reviendrait sur l’ISF s’il n’y a pas d’impact sur l’économie réelle.

La députée inquiète de la « récupération du mouvement »

Concernant les revendications d’Odile Maurin, elle estime qu’il y a eu « des explications et de la pédagogie de part et d’autre ». Monique Iborra précise, au sujet des gilets jaunes : « Je les ai surtout invité à déclarer leurs manifestations, y compris pour se protéger eux-mêmes et éviter l’infiltration de casseurs. Hélas, là-dessus, je pense que je ne les ai pas convaincus ».

Enfin, la députée se dit inquiète de la « récupération du mouvement par les extrêmes ». Elle poursuit : « Ceux qui sont venus me voir, ce sont des citoyens qui commencent visiblement à s’intéresser à la politique, cela peut déboucher sur quelque chose de positif. Mais parmi ceux qui sont restés dehors, j’ai reconnu des militants de la France Insoumise. J’ai d’ailleurs retrouvé dans un certain nombre d’affirmations ou de revendications, le programme de la France Insoumise ».

Christelle, gilet jaune : « On a senti une porte ouverte » 

Du côté des gilets jaunes, la perception de cette réunion est différente : « Être reçu par une députée, ce n’est pas rien. C’est la première fois que je faisais ça ! », souffle Christelle, encore toute étonnée de cette entrevue. « Mais sur le fond, on est resté bien longtemps pour pas grand chose. Elle est vraiment En Marche, elle a bien appris sa leçon. Comme on était un groupe de six, chacun a voulu parler à son tour… On ne lui a remis nos propositions qu’à la fin ». Christelle poursuit :

Quant à nos revendications, elle nous a dit qu’elle allait les consulter, et on espère qu’elle va les remonter au préfet, voire à l’Assemblée. Sur le RIC, on a senti une porte ouverte. C’est quand même un point positif.

Une députée « qui n’écoute pas trop » selon Odile Maurin

De son côté, Odile Maurin se montre plus sceptique : « Elle est droit dans ses bottes. Elle considère que Macron est le seul qui peut sauver la France, qui peut faire les réformes nécessaire… Elle a bien reconnu quelques maladresses du gouvernement, sur la hausse de la CSG pour les retraités par exemple. Mais elle ne change rien à son logiciel, c’est la théorie du ruissellement. Et elle nous dit qu’elle est toujours de gauche ». La présidente d’Handi-Social poursuit :

Elle n’écoute pas trop ce qu’on lui dit, sur le RIC notamment. Concernant la politique sur le handicap, dès qu’il y avait des éléments factuels et concrets, elle ne savait pas quoi répondre. Sur la loi Élan, elle a admis l’avoir votée sans l’avoir étudiée, par solidarité avec la majorité.

Et maintenant ?

Cette réunion va-t-elle servir à quelque chose, pour sortir de la crise ? Pour la députée Iborra, les gilets jaunes doivent surtout s’impliquer dans le grand débat national. Elle appuie : « Je leur ai demandé s’ils comptaient participer au grand débat qui s’annonce et s’ils allaient venir avec leur propositions. Certains m’ont dit que oui, mais pas Odile Maurin ». L’intéressée confirme : « Monique Iborra nous a renvoyés vers les débats qui allaient être organisés, je considère que ça sert à rien. C’est une technique pour endormir le peuple ».

Au-delà de ce débat, la députée entend maintenir le contact avec les gilets jaunes : « Quatre d’entre eux se sont engagés à revenir me voir pour échanger. Ma porte est ouverte ». De son côté, Christelle confirme : « J’ai pris ses coordonnées, pour reprendre rendez-vous et lui amener nos revendications ». Et de mettre en garde : « On en a marre des promesses, on veut des actes, qui soient dits, écrits et faits ».

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