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Souvenez-vous. La visite de Xavier Beulin, au Merzer (Guingamp) en 2012

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Xavier Beulin, président de la FNSEA, était venu en 2012 au Merzer, sur l'exploitation de Pierre-Yves Lozahic, pour apporter son soutien aux éleveurs de volaille.
Xavier Beulin, président de la FNSEA, était venu en 2012 au Merzer, sur l'exploitation de Pierre-Yves Lozahic, pour apporter son soutien aux éleveurs de volaille.

Xavier Beulin, le président de la FNSEA, est décédé ce dimanche d’une crise cardiaque. Il avait visité une exploitation avicole du secteur de Guingamp en 2012…

L’écho du mercredi 13 juin 2012. Au Merzer, les aviculteurs crient leur détresse. Le groupe Doux est en crise et avec lui des centaines d’éleveurs de volailles. Plusieurs étaient réunis au Merzer lundi soir, avec le grand patron de la FNSEA, pour tenter de sortir la tête de l’eau. Pierre-Yves Lozahic témoigne.

Les paysans d’Argoat sont de nouveau dans la tourmente. Cette fois, ce ne sont pas les laitiers qui expriment leur inquiétude (même s’ils redoutent une prochaine crise), mais les éleveurs de volailles. Réunis chez l’un d’entre-eux lundi soir, au Merzer, les représentants de la FDSEA ont rappelé l’étendue des dégâts : « Le groupe Doux, leader européen de la volaille, a déposé le bilan la semaine dernière, entraînant dans sa chute toute une filière : éleveurs, fournisseurs, entreprises d’abattage? ». Le syndicat agricole ne mâche pas ses mots : « Pour les éleveurs, la situation est extrême : impayés depuis plusieurs mois, livraisons de l’aliment et enlèvements des animaux menacés, incertitude sur l’avenir et moral au plus bas ».

Une situation tellement délicate que c’est le président de la FNSEA lui-même, Xavier Beulin, qui s’est déplacé lundi pour apporter son soutien aux éleveurs de volailles et discuter des solutions. Pour lui, « à très court terme, il faut assurer l’ensemble des approvisionnements des éleveurs : l’aliment mais aussi tout ce qu’il y a autour, notamment les produits de santé pour les animaux et le gaz pour le chauffage ». Car, pour la dinde de Noël, par exemple, c’est maintenant que les choses se décident : « Les dindonneaux doivent rentrer dans les jours qui viennent, car il faut prévoir cinq mois et demi d’élevage ». Pas question non plus pour Xavier Beulin « d’aller considérer que l’export, le frais et les produits élaborés ce n’est plus pour nous ».

Le président de la FNSEA rappelle au passage que « trois poulets élevés ici, sur quatre, sont exportés. Qui peut imaginer demain qu’on se passe de ce marché export ? Quand on voyage dans le monde, on a du Doux partout ». « Il faut sauver le groupe » Pour Xavier Beulin, il faut « faire comprendre à Jean-Yves Le Drian qu’il faut sauver la Bretagne mais aussi le groupe et la filière ». Et il est convaincu qu’à la tête de Doux, « ce ne sont pas des financiers qu’il faut, mais des industriels qui connaissent le métier, car la concurrence est rude ». Un mot sur le Brésil en passant : « Ce n’est pas aux éleveurs français de payer des erreurs de stratégie commises ailleurs dans le monde ».

Pour l’aviculteur du Merzer, Pierre-Yves Lozahïc, « Doux, c’est les éleveurs et on veut que l’entreprise conserve cette identité-là. Il faut pouvoir donner des garanties sur les créances ». En désespoir de cause, il lâche : « Si Doux disparaît, au Merzer Pierre-Yves Lozahïc ne sera plus là, et c’est tout, mais à Chateaulin ce sera catastrophique ». La maire du Merzer, Laurence Corson, réagit vivement : « Si tu n’es plus là, c’est beaucoup plus grave que cela ! Car derrière vous, il y a toute la filière, une économie, des êtres humains et une vie. Des familles qui consomment dans nos bourgs, qui envoient leurs enfants dans nos écoles. Votre filière est cruciale, la force de notre milieu rural c’est la solidarité et on est tous dans la même galère ». Pierre-Yves Lozahic a « 15 000 euros dehors » Pierre-Yves Lozahic est directement touché par cette crise sans précédent : « Doux me doit 15 000 euros. Certains autres éleveurs ont 106 000 euros dehors. Pendant ce temps, j’ai le gaz à payer, les assurances, l’électricité, l’eau, la main-d”uvre, l’entretien de mes bâtiments ». Cet aviculteur de 47 ans est installé depuis 1989. Il a toujours fait de la dinde et vient de passer au poulet. À côté de ses deux poulaillers (47 000 poulets au total), il exploite 65 hectares de terres en blé, maïs, haricots, colza, féverole? Il n’a pas mis tous ses ‘ufs dans le même panier. Heureusement.


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