Elle s’appelle Brigitte Pailloux… Mais, pour Guingamp, pour les Guingampais et les supporters d’EAG, c’est Brigitte de la Boutique. De la Boutique d’EAG bien sûr. A quelques mois de tourner la page de cette grande aventure, cette salariée-supportrice jette pour nous un coup d’oeil dans le rétro.
« Je pense que je resterai bénévole. Puis j’en profiterai pour visiter les stades de France, je ferai aussi les déplacements… » Brigitte Pailloux doit prendre sa retraite à la fin de l’année, après 21 ans passés à la boutique d’EAG. Elle s’y est préparée.
Mais « on ne lâche pas EAG comme ça. » Surtout quand, comme elle, on est tombée dedans quand on était petite.
« On ne lâche pas En Avant comme ça ! »
Ses parents, Cello (Marcel) et Yvette Leuranguer, ont toujours été impliqués dans le club. Yvette tricotait des bonnets, des écharpes, des robes pour les poupées en rouge et noir, tandis que son mari, artisan, bricolait, conduisait les joueurs… « Je suivais partout mes parents », se souvient Brigitte.
Partie de sa ville natale à 22 ans pour Alençon (Orne), la Guingampaise avait toujours dit à ses deux fils qu’elle rentrerait quand l’occasion se présentait.
Mon père m’a prévenue que le club cherchait quelqu’un pour la boutique
Le sang rouge et noir de cette commerçante ne fait qu’un tour ! C’est l’occasion rêvée. Elle revient au pays avec ses deux fils et deux valises.
Elle prend alors les rênes de la boutique lors de son ouverture, en 1996, Place du Centre. Maillots, casquettes, écharpes… Brigitte, derrière son petit comptoir, accueille les clients avec le sourire et devient au fil des années, Brigitte de la Boutique. Une particule qui lui colle depuis à la peau. « Oui, les gens m’appellent souvent comme ça », s’amuse-t-elle.
En 21 ans, le club a évolué. Ses aventures (et victoires) en Coupe de France, sa vie en Ligue 1, sa notoriété aussi. La boutique a suivi ses évolutions et ce développement. Depuis 4 ans, une belle et grande boutique est installée place du Vally. La responsable de la boutique y travaille avec Quentin et Lucile. Arnaud Salliou est le directeur du merchandising.
Une foule de références
« Ça n’a plus rien à voir avec le début c’est sûr. On a une vraie structure pro », se félicite la Guingampaise au milieu de ce magasin où l’on trouve désormais une foule de références. Des bodies pour les bébés, au mug, en passant par les pyjamas. Si les maillots restent les produits phare, leur commercialisation a elle aussi évolué.
« Au départ, on floquait 1 maillot sur 10. C’est 9 sur dix aujourd’hui. » Drogba restera le champion toutes catégories. Jimmy Briand est le préféré cette saison.
La vie de la boutique est calée sur la vie du club, sa notoriété et ses exploits.
Les deux victoires en Coupe de France, ça reste des grands moments. La vente sur internet nous permet aussi de réaliser où sont les supporters : il y en a partout en France et bien au-delà !
Certains touristes quittent la 4 voies pour faire un crochet à Guingamp et ramener un souvenir « EAG ». « Les gens nous respectent. On a une belle image. On a su rester fidèles à nos valeurs. »
« Je veux rendre hommage aux joueurs d’ailleurs. Ils sont simples, ils sont accessibles. » Didier Drogba, Claudio Beauvue, Abdelhafid Tasfaout, Damien Bridonneau, Jocelyn Gourvennec… Elle garde des contacts avec de nombreux « anciens » et tisse des liens solides avec l’équipe. « Jonathan Martins Pereira m’a offert son premier maillot quand il est revenu. Il était tellement content. Nous nous entendons très bien », confie Brigitte qui se souvient aussi avoir reçu un jour un colis d’un certain Didier Drogba. « Son premier maillot de l’OM ! »
29 avril 2009, 21 h 17
Quand on lui demande de raconter l’un de ses grands souvenirs, c’est étonnamment assez facile pour elle de trouver le plus marquant.
Il y en a plein, c’est sûr. Mais il y a une date que je n’oublierai pas, c’est le 22 avril 2009. J’étais chez ma copine Michèle, au Panier à salade, le bar des supporters, on regardait la demi-finale de la Coupe de France. Eduardo marque à 21 h 17. Une heure plus tard, je reçois un coup de fil de mon fils. Il m’annonce que j’étais mamy. Le petit Leni était né à… 21 h 17 ! Ça ne s’invente pas
Mais parions qu’un autre souvenir, récent celui-là, restera aussi dans sa mémoire. Elle a reçu en début d’année la médaille du travail, pour ses 20 ans d’activité au sein d’EAG. Applaudie par 400 personnes et louée pour son travail, Brigitte est encore émue lorsqu’elle en parle. « J’ai été très touchée. Vraiment. Et puis maman était là. Un hommage a été rendu à papa, décédé il y a 4 ans… »
Et comme la vie vous fait souvent des clins d’oeil. Michèle Cornic, du Panier à salade, recevait deux jours avant la Médaille de la Ville pour ses 30 ans d’activités. « On est les deux meilleures amies du monde », sourit Brigitte. Une amitié 100 % rouge et noir.