Une dette de 11 500€ contractée au poker. C’est ainsi que Chakib F. a expliqué avoir été contraint de stocker à son domicile plus de dix kilos d’herbe et de résine de cannabis mais également des armes de guerre ainsi que des munitions dans son appartement de Bezons (Val-d’Oise), en mai 2017.
Jugé lundi 14 janvier devant le tribunal correctionnel de Pontoise, l’homme de 29 ans a été condamné à trois ans de prison ferme.
100 000 euros à la revente
Le 4 mai 2017, les policiers se rendent au domicile de Chakib dans le cadre d’une autre affaire de vol. Mais le jeune homme est absent. En pénétrant dans le logement, les policiers sentent une forte odeur de cannabis. Durant leur perquisition, ils découvrent 1,8 kg de résine de cannabis mais également 8,3 kg d’herbe dissimulés dans la chambre. Une marchandise estimée à 100 000€ à la revente au détail.
Les policiers mettent également la main sur un couteau de découpe, quatre balances de précision, un cache visage, des gants et des sachets de conditionnement.
Des armes et des munitions
Mais la découverte des enquêteurs ne s’arrête pas là. Dans le séjour, ils retrouvent trois sacs contenant des armes. Un pistolet automatique approvisionné et des munitions, un pistolet mitrailleur de type Uzi avec quinze cartouches ainsi qu’un silencieux, mais également un fusil à pompe dont le numéro de série a été limé. L’expertise des armes montrera que si le Uzi n’était pas fonctionnel, les deux autres armes étaient en parfait état de marche.
Interpellé au cours de la journée par les hommes de la police judiciaire de Cergy, Chakib a indiqué avoir joué le rôle de nourrice. Il aurait ainsi été contraint de garder les armes et la drogue pour rembourser une dette de jeux remontant à 2015.
« Je n’avais pas le choix »
Sans donner le nom de son créancier, il raconte avoir retrouvé un portable dans sa boîte aux lettres puis reçu un appel pour lui annoncer que des sacs seraient déposés en bas de son immeuble.
Une livraison qui aurait été effectuée une semaine avant la descente de police par des individus dont il affirme ignorer l’identité.
Je pensais qu’il n’y avait que de l’herbe. Quand j’ai vu les armes, j’ai tenté de dissimuler ça comme je pouvais, je n’avais pas le choix », insiste-t-il soulignant ses craintes de représailles contre sa famille.
« Une histoire rocambolesque »
Alors que la présidente du tribunal a évoqué « une histoire rocambolesque », la procureur de la République a estimé que le prévenu avait livré « une version édulcorée. J’ai beaucoup de mal à croire qu’il n’était qu’une simple victime dans cette affaire et qu’il n’avait pas le choix ». Et d’ajouter :
Il sort de prison, la dette est réglée, ça tient du miracle. Il savait pour qui il gardait ces stupéfiants. »
La magistrate avant ainsi requis trois ans de prison avec mandat de dépôt et 10 000 € d’amende. S’il a été condamné pour la détention d’armes, le prévenu a finalement été relaxé pour le transport et la détention de stupéfiants.