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Loire-Atlantique : Par vengance, l'associé trompé avait incendié le garage auto

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Après savoir été incendié, le garage a été démoli.

Après savoir été incendié, le garage a été démoli. (©Hebdo de Sèvre et Maine)

Lundi 14 janvier, le tribunal correctionnel de Nantes a condamné un habitant de Haute-Goulaine à deux ans et demi de prison avec sursis, pour avoir incendié lui-même son garage automobile, à Vair-sur-Loire (Loire-Atlantique), le 27 octobre 2017, afin de se venger de son cousin et associé, qui le trompait avec sa compagne et qui voulait l’évincer de leur société.

Dans les jours qui suivirent la réduction en cendres de cet établissement, le co-gérant de cet établissement était passé pour un téméraire. Le trentenaire avait raconté, à l’époque, avoir été victime d’une agression, par des voleurs, parlant « une langue étrangère », alors qu’il revenait prétendument d’une soirée passée à Nantes au Hangar à bananes.

Ses explications ne tiennent pas

Une thèse rapidement mise en doute par les gendarmes. Pour plusieurs raisons : les enquêteurs ne l’avaient jamais retrouvé sur la vidéosurveillance du bar cubain où il était censé avoir passé la soiré, et les employés ne l’avaient pas reconnu sur leurs photos. Puis, les données de son télépéage étaient également en contradiction avec ses déclarations, et ses voisins de l’Hôtel de la Loire avaient relevé que son chien n’avait pas aboyé à la vue des « voleurs ».

Le dépanneur avait pourtant imputé à ses prétendus « agresseurs » un coup de couteau dans la cuisse et une fracture de la main. Le prévenu avait même fait un rapprochement avec des individus « avec un accent arabe », qui seraient venus le dimanche précédent récupérer une voiture saisie par les gendarmes. Que des mensonges. Pour les blessures, il se les étaient faites lui-même.

Acculé, le Goulainais avait finalement avoué vivre une relation « compliquée » avec sa petite amie de l’époque, dont il était amoureux depuis des années et qui était finalement sortie avec lui « à sa grande surprise ». Il avait également admis que son entreprise de dépannage automobile « vivotait », et que son associé de cousin voulait le faire « démissionner sans indemnités ». « J’ai vécu cela comme une trahison : à une époque ma famille l’avait aidé quand il était lui-même dans un contexte compliqué avec sa précédente société », a-t-il déclaré à la barre du tribunal correctionnel de Nantes. « Cela m’a ramené à tous les échecs que j’ai pu vivre à l’école ou dans mes relations amoureuses. »

Un excès de rage

Dans un « excès de rage », le prévenu avait alors mis le feu en plusieurs endroits aux locaux de sa société, après avoir crevé les pneus des voitures de six clients pour faire croire que ses « agresseurs » avaient voulu l’empêcher de fuir. « Il y avait des bouteilles de gaz et une cuve à mazout, qui auraient pu constituer à tout moment une source de mortalité spectaculaire et tout à fait horrible pour les pompiers », a rappelé pour sa part le procureur de la République.

Dans les jours qui avaient suivi, le prévenu avait fait dans la presse un « récit presque héroïque » de cette nuit-là, selon le président du tribunal correctionnel de Nantes : cet ancien scout avait eu « le réflexe de se faire un garrot à la cuisse avec sa ceinture », et avait raconté s’être cassé la main après avoir « frappé à la tête de toutes ses forces » l’un de ses agresseurs.

Il s’était confié a un prêtre

« Moi, au départ, je ne voulais pas répondre, mais les journalistes étaient très insistants, ils appelaient chez mes parents », a-t-il minimisé à la barre. Il a aussi assuré que ses propos avaient été déformés. Entre-temps, le jeune homme s’était confié à un prêtre, « qui connaissait toute la vérité ». Après ses aveux devant les gendarmes, il s’est fait interner un mois en psychiatrie « à (sa) demande », et a suivi une psychothérapie. « Je n’ai pas réagi avec la maturité et la hauteur qu’il aurait fallu… Aujourd’hui, j’essaie de ne pas rejeter la faute sur les autres », retient-il.

Son cousin, pour sa part, ne s’était pas constitué partie civile à l’audience. « Après les faits, ce dernier a effectivement quitté son épouse pour se mettre en couple avec l’ex-petite amie du prévenu », a fait observer le président du tribunal. Le garage, lui, a été entièrement démoli en décembre dernier, après les dernières opérations d’expertise.

Pour cette « mise en scène frauduleuse », le procureur de la République avait demandé huit mois de prison ferme et vingt-deux autres avec sursis. Il a pris les 30 mois mais qu’avec du sursis. Celui qui s’est reconverti, depuis les faits, dans une start-up de livraison de produits bio, devra aussi se plier à une mise à l’épreuve de deux ans : elle l’obligera à suivre des soins et à travailler, pour réparer les dommages causés par ses infractions.

Sur un plan civil, il devra verser un peu plus de 5.000 € de dommages et intérêts à la veuve et aux enfants de son prédécesseur (décédé durant l’enquête) et toujours propriétaire des murs du garage automobile. En revanche, le prévenu n’aura pas à rembourser leur assureur : il a été relaxé pour la « tentative d’escroquerie » à l’assurance.

 


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