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Grand débat national : y aura-t-il un (vrai) débat à Toulouse, quatrième ville de France ?

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Censé éteindre la crise sociale née avec le mouvement des gilets jaunes en France, le Grand débat national peine à se concrétiser à Toulouse

Censé éteindre la crise sociale née avec le mouvement des gilets jaunes en France, le Grand débat national peine à se concrétiser à Toulouse (©Illustration / La Renaissance Le Bessin / Actu.fr)

Annoncé depuis plusieurs semaines, le Grand débat national a été officiellement lancé par le chef de l’État mardi 15 janvier 2019 en France, et pour une durée de deux mois, mais il a visiblement du mal à décoller à Toulouse et en Haute-Garonne. Et pour cause : le jour même du lancement, on ne sait toujours pas s’il y aura – ou non – un vrai débat dans la Ville rose… Et c’est le flou le plus total autour de l’organisation.

Y a-t-il un pilote dans le débat ?

Qui pilote le débat, localement ? Cette question prête visiblement à confusion. Du côté de la préfecture, on indique que « l’État n’est pas organisateur » (sic) et « n’a qu’un rôle de facilitateur ». Et on renvoie vers la mairie de Toulouse et le site web du Grand débat national (qui n’était pas encore actif mardi, ndlr). Sauf que comme la plupart des maires, Jean-Luc Moudenc a exactement la même rhétorique : le maire de Toulouse « ne se veut pas organisateur, mais facilitateur de l’organisation du débat ». L’Association des maires de France (AMF) a d’ailleurs défini une position identique : les maires seront « acteurs, mais pas organisateurs ».

Le site web du gouvernement, qui évoque le Grand débat, indique : « À l’initiative du Président de la République, le Gouvernement engage un grand débat national sur quatre thèmes qui couvrent des grands enjeux de la nation ». Il rappelle le lancement, « sur l’ensemble du territoire, des débats locaux, afin qu’un grand dialogue national s’engage entre tous et que chaque citoyen puisse y contribuer ». Et il précise :

Chacun peut organiser un débat que ce soit à l’échelle du quartier, du village ou de la région. Afin de recueillir au mieux la parole citoyenne sur le terrain, la mission du grand débat national propose des kits d’organisation et des présentations des thématiques pour la tenue des débats et des stands.

Franceinfo assurait pourtant dès dimanche que le ministère de l’Intérieur avait envoyé une lettre aux préfets pour leur demander de désigner un « référent » par département. Le courrier n’est-il pas arrivé jusqu’à Toulouse ? Le directeur de cabinet du ministre y précisait que les référents départementaux auront pour mission de « s’assurer que les réunions d’initiative locale pourront bien se tenir, dès le 15 janvier, dans un lieu mis à disposition de préférence par une collectivité locale ou une structure associative, et dans des conditions de sécurité ». Lesdits référents étaient également invités à « se mettre en relation avec les élus et à leur écoute pour leur faciliter l’organisation matérielle des réunions ». Il en appelait à « une implication forte de la part des préfets pour le lancement du processus (car) la crédibilité de ce Grand débat national peut se jouer dans les premiers jours de sa mise en œuvre ».

Le Premier ministre a aussi évoqué « des réunions d’initiatives locales », qui, disait-il, « permettront à chacun de débattre au cours de réunions publiques, de se faire entendre et de convaincre ».

Mais le jour J, pas l’ombre d’un référent, d’un comité de pilotage, ou autre structure organisatrice du débat en Haute-Garonne… 

Un débat par formulaire

Comment va se dérouler ce débat, localement ? Ça aussi, ce n’est visiblement pas tranché. « Nous n’avons pas encore de consigne de l’État », indique-t-on du côté du Capitole.

Seule certitude : la mairie a annoncé la mise à disposition, à Toulouse, de « formulaires d’expression citoyenne » dans « 30 lieux de débat ». La municipalité a prévu de mettre à disposition quatre types de formulaires, « un pour chaque thème identifié par Emmanuel Macron dans sa lettre aux Français ». Ce sont ces quatre formulaires qui vont être distribués dans les 30 sites définis par la mairie…

LIRE AUSSI : Grand débat national : à Toulouse, des formulaires à disposition dans les mairies de quartier

À savoir que tout un chacun, habitant de Toulouse ou non, peut se procurer et remplir ces documents, qui sont en accès libre dans ces 30 lieux. Il peut les renseigner sur place, ou les emporter chez lui et les ramener remplis… Jean-Luc Moudenc avait toutefois pris soin de signaler lundi soir que « les contributions des Toulousains seront, ensuite, directement transmises à l’organisateur du Grand débat » et que « la collectivité n’en conservera pas copie ».

Les services municipaux s’affairaient, mardi après-midi, à distribuer ces documents, dans l’optique que « tout soit en place mercredi matin ».

Quid du débat « physique » ?

Mais outre ces formulaires, y aura-t-il un « vrai » débat à Toulouse ? Une réunion publique ? À la mairie, on reste sur la même ligne : « C’est à l’État de le dire. On est dans l’attente de savoir ce qu’il veut faire. Si besoin, la collectivité mettra des salles à disposition. La mairie sera facilitateur ». À la préfecture, on renvoie… vers la mairie.

En clair : au soir du lancement dudit débat national, on ne sait pas s’il y aura un débat oral dans l’un des 30 lieux définis à Toulouse, ou si ce ne seront que 30 « boîte aux lettres » des revendications populaires.

Si débats il y a, qui va les animer ?

Dernier point d’achoppement entre la mairie et l’État : l’entourage de Jean-Luc Moudenc s’interroge sur « les conditions dans lesquelles seront organisés les éventuels débats », surtout pour savoir « qui va les animer ». Pour la municipalité, cela ne fait aucun doute : ce n’est pas aux élus de s’y coller… « Il faut que ça reste une initiative étatique, pour en assurer toute l’impartialité », souffle-t-on au Capitole. « Il faut que ce soit a minima pris en charge par la commission du débat public ». Commission qui était, jusqu’ici, surtout occupée à se réorganiser depuis le départ imprévu de sa présidente, Chantal Jouanno, qui a fini par jeter l’éponge après la polémique sur son salaire…

Si Emmanuel Macron, qui a officiellement lancé le débat mardi dans l’Eure, espérait se défausser de l’organisation des débats locaux – et de leurs conclusions – sur les maires, à Toulouse, le message est clair : Jean-Luc Moudenc veut bien prêter les clés, mais il ne prendra pas les coups pour l’Élysée…


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