Yohan Renard, patron de Comptoir ménager, magasin de plomberie générale, chauffage et électroménager, situé rue de Granville, à Vire Normandie.
En 2019, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu devient une réalité. Les premiers concernés ont été les retraités avec son lot d’incidents en tous genres. Fin janvier, c’est au tour des salariés. Depuis plusieurs mois déjà, les chefs d’entreprise travaillent sur le dossier. C’est le cas de Yohan Renard, à la tête, depuis trois ans, de Comptoir ménager, créée en 1985 par Michel, son père.
L’entreprise familiale compte aujourd’hui huit employés, dont le patron, deux vendeurs en magasin, deux techniciens, deux poseurs et un consultant. Le prélèvement à la source a pu être anticipé.
Avec l’aide du cabinet d’expert-comptable Fiducial, à Vire Normandie. « Techniquement, ce sont eux qui s’en occupent », explique Yohan Renard, qui a tout de même assisté à deux réunions avec le cabinet pour comprendre le processus, « et transmettre ce que j’avais retenu à mes employés ».
Jusqu’ici donc pas d’inquiétude.
« Les employés ont, eux aussi, accès aux experts-comptables si besoin ».
De quoi préserver la vie privée de chacun. « Ce qui n’est pas un problème pour une entreprise de notre taille ».
Un coût pour le chef d’entreprise
S’il faut attendre le bulletin de paye pour connaître véritablement la réaction des salariés, le chef d’entreprise, lui, sait déjà que la mise en place du prélèvement à la source va lui coûter de l’argent.
« On est devenus collecteurs d’impôts. On a ajouté du travail aux comptables, ça leur fait du boulot en plus. Ils vont évidemment devoir nous le facturer ».
Quels effets sur le business ?
Une interrogation persiste néanmoins du côté du patron virois : les retombées sur l’activité économique.
« Tous les mois, le montant sur la fiche de paye sera inférieur à avant. J’ai peur que, psychologiquement, les clients se disent qu’ils ont moins d’argent, alors qu’au final cela ne change rien. Donc ce sera peut-être un frein économique 3-4 mois », indique-t-il. « Sur le long terme, le prélèvement à la source est une bonne chose. Les gens savent maintenant ce qu’ils peuvent dépenser à la fin du mois. Sur le principe, c’est une simplification administrative ».