Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public a également demandé la révocation d’un précédent sursis, à hauteur d’un mois de prison et l’annulation du permis de conduire du prévenu, responsable d’un site touristique situé dans le Bocage. (©La Voix Le Bocage)
Le procureur de la République a requis lundi trois mois de prison ferme à l’encontre d’un homme de 35 ans qui est soupçonné d’avoir pris le volant en état d’ivresse, le 12 avril 2018, à Vire Normandie (Calvados). L’homme avait été retrouvé dans la rue, sérieusement blessé à la tête, avec trois grammes d’alcool par litre de sang.
Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public a également demandé la révocation d’un précédent sursis, à hauteur d’un mois de prison et l’annulation du permis de conduire du prévenu, responsable d’un site touristique situé dans le Bocage. Le magistrat s’est agacé :
C’est la sixième fois qu’il est jugé pour un délit routier
Le soir des faits, il avait été retrouvé peu après 22 h, « groggy », assis sur le trottoir, avec une jolie plaie à la tête. Refoulé d’un bar un peu plus tôt dans la soirée, l’homme de 35 ans aurait alors décidé de jeter son dévolu sur une bouteille de whisky, vidée en arpentant les rues du centre-ville. « J’étais en plein burn-out et en dépression », s’est défendu l’intéressé, présent à l’audience.
Une rue en pente
A leur arrivée sur place, les gendarmes avaient découvert la BMW conduite par le prévenu pare-chocs contre pare-chocs avec une autre voiture stationnée sur place. Selon un témoin, le trentenaire se serait encastré dans la voiture en tentant de se garer. Une version contredite par le Virois. le trentenaire qui affirme avoir garé sa berline bien avant de s’alcooliser et s’est justifié :
La rue est en pente. Le frein à main était peut-être mal serré
Il chute dans la rue
Pour le parquet, cette version ne colle pas aux faits. Le procureur en veut pour preuve le témoignage du barman qui a refusé de servir le prévenu, alors « particulièrement alcoolisé ». Avant qu’il ne se blesse un peu plus tard en chutant dans la rue, le magistrat rappelle :
il est arrivé en titubant et il n’a même pas réussi à ouvrir la porte du bar. Deux hommes l’ont vu repartir au volant
Debout à quelques mètres, l’intéressé, lui, n’en démord pas : « C’est leur parole contre la mienne. » Dans sa plaidoirie, son avocat enfonce le clou. Le père de famille qui a déjà été condamné trois fois pour conduite en état alcoolique insiste :
Après avoir conduit, après avoir garé sa voiture, il s’est alcoolisé : c’est vrai. Mais rien ne prouve qu’il était bien au volant après avoir vidé sa bouteille de whisky. Il a été retrouvé assis devant la devanture d’un magasin !
Le tribunal a mis sa décision en délibéré. Il rendra son jugement le 6 février prochain.