Dans un reportage choc diffusé en décembre 2018, intitulé « Generation Hate », la chaîne Al Jazeera a dévoilé des images tournées pendant plusieurs mois au plus près des acteurs de Génération identitaire à Lille (Nord). (©Capture d’écran Youtube/Al Jazeera)
En décembre 2018 était diffusé un reportage choc sur la chaîne Al Jazeera. Le matin du mardi 29 janvier 2019, quatre personnes de la mouvance d’extrême droite à Lille (Nord) qui y apparaissent ont été placées en garde à vue, a signalé le parquet de Lille à Lille Actu.
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Propos racistes et agressions
Dans le reportage en question, le spectateur découvre des images enregistrées par un journaliste infiltré pendant des mois auprès des acteurs du mouvement Génération identitaire à Lille. Certaines scènes tournées dans le bar du mouvement, La Citadelle, dévoilent des discussions choquantes, à caractère raciste (évocation d’un attentat à Wazemmes, récit de bagarres…). On y découvre également la scène de l’agression d’une jeune femme, autre part dans la ville, dans le quartier de Solférino.
Quatre des personnes que l’on y voit ont été placées en garde à vue. Le président du bar controversé La Citadelle Aurélien Verhassel n’en fait pas partie.
Un bar qui « n’aurait jamais dû ouvrir à Lille »
Suite à la diffusion de ce reportage, Martine Aubry, maire de la Ville de Lille, avait saisi le parquet pour l’ouverture d’une enquête. Elle estime que le bar de La Citadelle, dans lequel une grande partie du reportage se déroule, « n’aurait jamais dû ouvrir à Lille ».
Si ce nouveau rebondissement dans l’enquête souligne la gravité des actes de ces individus, il n’inquiétera certainement pas Aurélien Verhassel. Le président de La Citadelle a bien pris soin – comme il l’indiquait lors d’une conférence de presse bien préparée le jeudi 17 janvier dernier à Lille – d’exclure trois personnes de l’établissement et du mouvement. « Je conteste les mensonges et amalgames fallacieux diffusés dans ces images », « je ne suis rien incriminé dans ce reportage »… Le président de La Citadelle joue sur les nuances et pèse ses mots pour tourner l’affaire à l’avantage du mouvement, qu’il définit comme « pacifiste ».
Tous les éléments possibles ont été mis en place par Génération identitaire pour discréditer Al Jazeera et affranchir le mouvement de toute responsabilité ; tout comme tous les éléments sont examinés par la justice pour faire la lumière sur cette sombre affaire.