À l’occasion de la rénovation de son enceinte murale, Sarah Marty a rencontré Yoldas, un maçon kurde. Une rencontre tellement extraordinaire qu’elle a décidé d’en faire un livre, paru au printemps dernier. Cette semaine, elle revient dans les Yvelines à la rencontre de ses lecteurs mais aussi de collégiens et de lycéens.
Cet homme incarnait la douleur
Au début de l’histoire, un mur donc, écroulé. Le reconstruire paraît tellement difficile qu’aucun ouvrier ne souhaite s’y atteler. Personne, sauf Yoldas, un Kurde en exil. « Il a décidé de remonter le mur, et un jour où il y avait de l’orage, j’ai beaucoup discuté avec lui, je me suis livrée comme jamais en lui racontant tout ce que j’avais vécu dans cette maison, mon histoire de couple, très violente, à tel point que j’avais dû quitter la France et m’enfuir. » De confidences en confidences, la confiance s’établi et finalement Yoldas se livre à son tour. Sarah Marty trouve son histoire tellement extraordinaire qu’elle décide de l’écrire. « Son histoire faisait écho à la mienne et à mes propres souffrances. Cet homme incarne la douleur, il fallait que j’écrive cela.. »
60 jours de galère
Ce récit, c’est celui d’un homme, Kurde, qui finit par fuir son pays après avoir subi mille maux. « Il a rencontré un passeur et est parti avec 14 autres Kurdes pour 5 jours de voyage. Cela en a finalement duré 60 ! C’est l’histoire de cette traversée avec ces quinze personnes qui ne se connaissent pas mais qui vont s’allier pour avoir la force d’un groupe et aller au-delà du possible. »
Pas de suspense, la traversée sera finalement réussie. Mais à quel prix ! « C’est complètement fou, relate Sarah Marty. Tous avaient une raison bien distincte de partir et pas vraiment économique. C’est un livre sur une aventure humaine de gens qui vont tout faire pour arriver jusqu’en Europe. »
Tout est possible
Sarah Marty présente désormais son livre dans les collèges et les lycées. Elle y rencontre un public particulièrement captif. « Beaucoup de jeunes se retrouvent dans cette histoire. Ils y sont sensibles car cela montre que tout est possible. Et qu’il faut transmettre son histoire, en parler. Tout cela a aussi changé ma vie. »
L’auteure rencontrera le jeudi 31 janvier deux classes de seconde au Lycée Condorcet à Limay (Yvelines), et sept classes de 4e au collège Jacques-Cartier d’Issou (Yvelines). Elle fera aussi une intervention à la bibliothèque de Bouafle (Yvelines), le samedi 2 février, à 10 h avant de se rendre à partir de 15 heures, à la librairie La Nouvelle réserve, à Limay (Yvelines).
Pratique
« Soixante jours », un récit de Sarah Marty aux éditions Denoël.