L’impressionnant chantier de construction de l’unité de méthanisation de Loudéac (Côtes-d’Armor, entre Saint-Brieuc et Vannes), près de la station d’épuration de Calouët, est en voie d’achèvement. L’usine devrait être opérationnelle au début du second semestre 2019.
Une usine « écolo »
Biodéac, c’est le nom de cette usine de méthanisation, a pour objectif de valoriser la matière organique en produisant de l’énergie renouvelable. L’usine produira aussi un fertilisant naturel, apte à se substituer aux engrais chimiques et au lisier.
Une énergie naturelle
Les effluents d’élevages agricoles et les boues d’épuration des entreprises seront pris en charge par l’usine, passeront dans un broyeur, seront « hygiénisés » (destruction des micro-organismes indésirables) ; puis passeront dans un digesteur (sorte de composteur sans oxygène) et ainsi, transformés en biométhane qui sera ensuite injecté dans le réseau de distribution de gaz. Les déchets ultimes, eux, formeront un fertilisant naturel. En outre, l’usine produira de l’électricité et pourra valoriser la chaleur produite.
Loudéac vers l’autonomie énergétique ?
La méthanisation, qui allie production d’énergies renouvelables et de fertilisants, doit ainsi permettre de réduire les coûts de traitement et de transport des effluents organiques et contribuer à la pérennité des activités du territoire de Loudéac. Une usine qui s’intègre parfaitement dans la politique de transition énergétique prônée par l’État et qui a donc bénéficié d’un large subventionnement.
Ce qui sera produit représente la consommation annuelle de 15 000 habitants, grâce à la valorisation de 90 000 tonnes de matières organiques par an. Ce qui signifie que Loudéac et ses environs pourront être autonomes en énergie grâce à la production de 3 millions de m3 de biométhane par an »,
explique Fabien Haas, responsable du site qui sera géré par la société Fonroche.
D’après les estimations du groupe Fonroche, l’usine – la plus importante de ce type en Bretagne – permettrait aussi une économie annuelle de 23 138 tonnes de CO2 en comparaison du traitement actuel des déchets et des sous-produits. Des contrats avec les industriels et les agriculteurs seront signés pour une durée de quinze ans au minimum.
Le montant de l’investissement se chiffre à environ 17 millions d’euros financés à hauteur de 1 405 565 € par Loudéac communauté.