Les éoliennes ne tournent toujours pas au large de Saint-Nazaire mais Eol, lui, a été inauguré ce vendredi 8 février.
Le nouveau site touristique de Saint-Nazaire est consacré à l’éolien en mer.
Installé dans l’écluse fortifiée de la base sous-marine, il propose une visite interactive et pédagogique sur le thème de l’énergie, celle produite par les éoliennes en mer.
Pédaler pour faire tourner une éolienne, plonger dans l’histoire de l’électricité à travers des objets anciens, découvrir le fonctionnement d’un parc éolien, en construire un, écouter les témoignages de celles et ceux qui travaillent au sein des entreprises impliquées dans le projet nazairien, mesurer le gigantisme de ces puissantes machines, c’est tout cela que propose Eol, sur 240 m2 aménagés et sur la terrasse panoramique.
La scénographie a été conçue par l’agence Kascen de Bruxelles selon les indications de Saint-Nazaire agglomération tourisme qui a collecté les éléments techniques auprès des industriels.
Ces derniers (Chantiers de l’Atlantique, EDF Renouvelables, GE, Port) ont été parties prenantes dans la conception d’Eol et dans son financement.
Ce site, unique en France, espère accueillir 50 000 personnes par an.
Devant le conseil d’Etat mercredi 13 février
Ce vendredi, jour d’inauguration, chacun s’est félicité du résultat avec toutefois un goût amer : l’absence d’éoliennes en fonctionnement. Non sans une pointe d’humour, Olivier de la Laurencie, directeur du projet du parc du banc de Guérande, exprime son impatience :
Eol était encore il y a quelques mois un projet, c’est devenu une réalité. Vous imaginez comme j’apprécie les projets qui se réalisent. A l’époque on imaginait qu’on aurait au moins une éolienne avant d’ouvrir Eol. Bon .. voilà.
L’impatience des industriels et des collectivités pourrait être dissipée d’ici quelques semaines.
Mercredi 13 février le conseil d’Etat tient une audience sur l’ultime recours engagé par deux associations environnementales : Prosimar de Pornichet et GRSB de La Baule.
Sa décision pourrait être communiquée plusieurs jours après l’examen de ce recours.
La procédure judiciaire bloque le projet. L’énorme retard (les premiers mégawatts étaient attendus en 2015) pris dans ce dossier n’est pas sans conséquences économiques. L’usine de General electric à Montoir-Bretagne tourne avec ses 120 salariés. Ils étaient plus de 400 il y a encore quelques mois. L’entreprise n’a pas eu recours aux licenciements, les postes supprimés étaient occupés par des CDD et des intérimaires pour faire face à une forte activité entre les éoliennes allemandes, américaines et chinoises. Mais l’usine n’a pas échappé au chômage partiel jusqu’à l’arrivée il y a peu des éléments des deux prototypes de l’éolienne Haliade X en cours d’assemblage.
On va avoir un creux de charge de deux ans
reconnait Steven Curett de GE.
Aux Chantiers de l’Atlantique, en négociations exclusives avec EDF Renouvelables pour la construction des trois sous stations électriques est aussi dans l’attente (des salariés énergies marines renouvelables ont été redéployées sur la navale), sans compter les entreprises sous-traitantes qui espèrent décrocher des marchés.
La décision du Conseil d’Etat est très attendue. Si les juges donnent le feu vert, EDF Renouvelables pourra passer commandes … mais pas avant d’avoir remis à jour ses études environnementales.
Personne ne se risque plus à donner une date de mise en service.
Au Danemark, ils démantèlent un parc créé il y a 25 ans. En France, on en a toujours pas lancé un !
souffle un participant à l’inauguration.
Si le Conseil d’Etat rejette le recours, le parc éolien du banc de Guérande sera le premier des six champs français.
INFOS PRATIQUES : L’entrée d’Eol est gratuite ce week-end mais sur inscriptions au 0228540640 ou WWW.leportdetouslesvoyages.com . A partir du lundi 12 février et durant toutes les vacances scoalires (jusqu’au 10 mars inclus) Eol sera au tarfi unique de 3 €. A compter du 12 mars, il serà à 6€, réduit 3€. Ouvert tous les jours sauf le lundi de 10h à 13h et de 14h à 18h.