La Villa Montalet, appelée plus communément Château Total, grande bâtisse bourgeoise située au bord de la RD146 appartenant au groupe pétrolier, pourrait bientôt disparaître du paysage. Son propriétaire vient de déposer un permis de démolition à la mairie d’Issou (Yvelines).
Construite après-guerre, elle a servi de logement de fonction à l’ancien directeur du site de stockage de carburant voisin. Par la suite, Total l’a transformée en centre de formation pour ses salariés. Laissée à l’abandon depuis 15 ans, elle se dégrade peu à peu. Ses accès viennent d’être murés, la villa faisant régulièrement l’objet d’intrusion, alors même qu’elle se trouve dans le périmètre de la zone du Plan de prévention des risques technologiques (PPRT), à une centaine de mètres seulement de cuves d’hydrocarbures.
Un lieu emblématique selon la Ville
« En raison de sa proximité avec les installations industrielles du site Total de Gargenville, une partie du terrain est aujourd’hui inexploitable et l’ensemble de la parcelle fait l’objet d’une restriction d’usage », explique l’entreprise, pour justifier sa volonté de démolir le bâtiment. Elle indique ne pas avoir encore pris de décision quant à l’utilisation future du terrain concerné.
La maire d’Issou, Martine Chevalier, aimerait pourtant que la Villa Montalet connaisse un autre destin. « Je regrette que Total ne cherche pas à la mettre en valeur, réagit-elle. Dans le cadre du PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal), nous l’avons inscrite à la liste des bâtiments emblématiques présentant un intérêt patrimonial et architectural. On va s’opposer à sa démolition. »
Cet inventaire, à caractère symbolique, n’accorde pas de protection particulière au bâtiment. La maire considère néanmoins qu’il fait partie des monuments d’Issou au même titre que le château, situé, lui, sur les hauteurs de la commune et faisant l’objet d’une restauration.
L’élue n’est pas la seule à s’inquiéter du devenir de cette bâtisse. Les Amis du Vexin français s’étonnent aussi que rien ne soit fait pour redonner vie au lieu. « Total pourrait s’appuyer sur sa fondation pour financer la rénovation et y installer des bureaux, déplore Xavier Ribot, l’un de ses représentants. Cette villa, au milieu des usines, contribue à embellir le secteur. »