Face à une éventuelle arrivée du loup dans le Sud-Ouest, la région Nouvelle-Aquitaine joue la carte de l’anticipation.
La région Nouvelle-Aquitaine vient de lancer une expérimentation à Sainte-Anne-Saint-Priest (Haute-Vienne) dans l’idée d’une éventuelle arrivée du loup.
La question se pose de plus en plus en France après plusieurs apparitions du canidé et la comptabilisation de cas suspects, qui ne sont pas toujours avérés.
50 000€ pour financer cette expérimentation
Ainsi, lors de sa dernier commission permanente, le 15 février, le conseil régional a voté une enveloppe de 50 000€ pour la mise en place de cette expérimentation de mise en place d’un réseau d’entente sur le loup.
Par ailleurs, Nicolas Thierry, vice-président de ce conseil régional, en charge de l’environnement et de la biodiversité, se rendra ce mercredi 20 février à 11h à Sainte-Anne-Saint-Priest pour le lancement de cette expérimentation, sur la place de la mairie.
L’objectif est d’anticiper une éventuelle arrivée du loup dans le Sud-Ouest mais aussi de concilier la préservation de l’élevage avec la présence du canidé.
Étant la première région française et européenne pour la valeur de sa production agricole, la Nouvelle-Aquitaine tient à faire du maintien, du développement et du soutien à l’élevage de qualité une priorité.
C’est pourquoi cette expérimentation est indispensable afin de proposer, entre autres, des mesures de suivi et d’éloignement visant à éviter l’installation de meutes de loups dans les zones de potentiels conflits avec l’élevage.
Le Parc de Yellowstone en exemple
Dans son communiqué, la région Nouvelle-Aquitaine prend exemple sur ce qui a été mené au Parc de Yellowstone, aux États-Unis, où une expérimentation a porté ses fruits.
Elle s’était appuyée sur trois actions différentes : la détection précoce, des interventions en cas d’attaque pour capturer les loups et les équiper de colliers géo-localisables et le suivi scientifique de loups ou de meutes ainsi équipés.
Concernant la détection précoce, l’objectif est de créer un réseau d’entente transparent entre tous ceux qui seraient susceptibles d’apporter des informations sur la présence du loup et son comportement. Les éleveurs, les naturalistes, les chasseurs, les élus, les forestiers et l’État, à travers l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage), la direction départementale des territoires et la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.
La première phase, qui sera lancée le 20 février, consistera à appuyer ce réseau d’entente déjà constitué autour de 10 à 20 éleveurs du Limousin. Le tout se déroulera en lien avec le scientifique Antoine Nochy, formé à cette technique par les spécialistes américains depuis plusieurs années.
Arriver à concilier l’élevage de qualité et la présence du loup, voilà le défi que se lance la région Nouvelle-Aquitaine.