Si cette décision relève uniquement des pouvoirs de police propres au maire, à Pontault-Combault, Gilles Bord a souhaité donner la possibilité à chacun des membres du conseil municipal de se positionner sur un sujet important : le renforcement de l’équipement de la police municipale « par arme létale de catégorie B », une arme de poing.
« La société évolue et nous appelle à réinterroger nos dispositifs en matière de sécurité civile, explique-t-il, avant d’ajouter :
Je veux garantir le droit à chacun de vivre en toute sérénité, en toute liberté, et offrir à nos agents une protection essentielle à l’exercice de leurs missions, qui sont des missions de police municipale. Or, ils sont aujourd’hui devenus des cibles symboliques potentielles. Ils sont aussi souvent en primo-intervention sur des situations à risques de par leur présence dans l’espace public.
Après avoir justifié sa décision, il a apporté quelques précisions : « J’ai étudié attentivement le cadre réglementaire du dispositif à savoir une formation accrue et régulière des agents, et une traçabilité journalière et permanente des armes. »
Une fatalité ?
Au sein du conseil municipal, les avis sont partagés. Aucune abstention, que des positions bien marquées.
Pour Stéphane Finance, président du groupe La Priorité c’est vous, qui décrit « un contexte nouveau où le crime et le terrorisme prennent place sur le devant de la scène, nous devons prendre nos responsabilités, il est nécessaire de donner la possibilité à ces agents de se défendre face à des individus violents et déterminés dans leurs actions. »
Il insiste :
C’est un pas vers le mieux que nous ne pouvons ignorer.
Jean-Pierre Martin, président du groupe Pontault Bleu Marine, regrette quant à lui « d’en arriver là. »
Il pointe du doigt, « trop de laxisme, de laisser-aller. On votera pour, puisqu’il en va de la sécurité des agents et de la population, mais c’est à contrecœur. »
« Modifie leur image aux yeux la population »
Nadine Lopes, adjointe en charge de la culture, refuse quant à elle de « dédramatiser l’armement des policiers municipaux qui entre progressivement dans les usages. »
Elle déplore que ce choix politique conduise en réalité à confier aux policiers municipaux « de plus en plus de missions de sécurité, et de protection de la population, et de moins en moins de missions de proximité. Cela modifie forcément l’image que la population a d’eux. »
Selon elle :
Ils devraient se concentrer sur les problèmes de la population au quotidien et moins se comporter comme des agents supplétifs de la police nationale et de la gendarmerie.
Suivie sur ce point par plusieurs élus, et conseillers municipaux de l’opposition.
D’autres pistes pour la sécurité
Delphine Heuclin, conseillère municipale de l’opposition, souligne quant à elle le manque d’effectifs sur le commissariat de circonscription. « Je préfère défendre l’augmentation des effectifs auprès du Ministère de l’Intérieur, mais je suis fermement opposée à ce que la police municipale soit armée. Nous ne devons pas tomber dans le tout sécuritaire », affirme la conseillère, qui se demande « jusqu’où nous allons aller. »
Nadine Lopes ajoute :
L’histoire nous rappelle que plus il y a d’armes, plus la violence augmente.
Pour Hocine Oumari (EELV), adjoint chargé de l’écologie urbaine et du développement du numérique, il devrait s’agir uniquement d’une prérogative de l’État.