Devant la polémique déclenchée par son tweet, l’élue seine-et-marnaise souhaite apporter des précisions. Mais aussi présenter des excuses. Dans un message publié sur le réseau social Twitter, samedi 16 février, Dorothée Moureaux a réagi à l’agression antisémite dont a été victime Alain Finkielkraut, ce week-end à Paris.
« Un message très maladroit »
« Un déferlement de haine envers #AlainFinkielkraut Honte à eux Le 19/02 a lieu le rassemblement contre l’#Antisemitisme il est temps de mettre au pas les #musulmans qui sont les premiers à insulter les #juifs. Les extrêmes de droite comme de gauche ne sont pas en reste nn + « (sic) a publié l’élue d’opposition de Moissy-Cramayel.
Le rassemblement de demain c’est aussi ne pas passer d’une haine à l’autre… La lutte contre l’antisémitisme ne peut pas justifier la stigmatisation des musulmans. #ÇaSuffit https://t.co/HBufkOZ9L7
— Olivier Faure (@faureolivier) February 18, 2019
Contactée par La République de Seine-et-Marne, Dorothée Moureaux indique regretter vivement son message mais estime également s’être mal exprimée. « C’est un message très maladroit car je n’ai bien sûr rien contre la communauté musulmane ni contre aucun culte d’ailleurs », insiste-t-elle. Ce message était adressé à l’individu qui a agressé Alain Finkielkraut. Je voulais parler de l’islam radical et non pas des musulmans, bien sûr. »
Menaces de lynchage et convocation
Dans les colonnes du Parisien, l‘élu avait pourtant expliqué son tweet, avant toutefois de le supprimer. La situation est aussi particulière, vu le métier de l’intéressée. Outre sa fonction d’élue, Dorothée Moureaux est directrice d’une école à Moissy-Cramayel. « Je comprends que mes propos aient pu choquer mais la situation est grave, je reçois des menaces de lynchage, je suis invectivée sans cesse », souligne-t-elle.
Depuis, l’élue a désactivé ses comptes. Lors de la sortie de l’école, ce mardi 19 février, la police était présente aux abords de l’établissements. « On mélange tout », indique Dorothée Moureaux. Celle-ci sera reçue ce mercredi devant l’inspection académique, à Melun pour évoquer cette affaire. « On mélange ma fonction de directrice et une erreur que j’ai commise en tant qu’élue. »
Contactée, l’inspection académique indique « être saisie de l’affaire » mais ne pas « communiquer sur une affaire dans le cadre du respect individuel. » De son côté, l’élue qui est candidate sur une liste aux municipales regrette l’ampleur de « cette polémique ».
Les associations musulmanes de #Moissy et ses alentours doivent se mobiliser. @Mosquee_Moissy @rams_senart @mosquee_savigny @mosqu_lieusaint @generaction77 @UDMF_77 https://t.co/QU2hSA04Dl
— Dômes & Minarets (@domes_minarets) February 18, 2019
« Les occasions de diviser ne manquent pas »
Du côté de l’association culturelle et éducative des musulmans de Moissy-Cramayel (ACEMM), c’est le choc. « Il ne faut pas oublier que c’est une élue de la République, insiste Abdelaziz Abderrahmane, président de l’association. Je ne sais vraiment pas ce qui a pu lui passer par la tête. Les occasions de diviser ne manquent pas en ce moment alors il faut vraiment réfléchir, encore plus quand on laisse des écrits. »
Après ces propos, l’association indique avoir averti la municipalité, la préfecture de Seine-et-Marne et l’inspection académique. « Ce sont des propos grave mais il faut aussi aller dans le sens de l’apaisement, je pense qu’elle doit présenter ses excuses publiquement car ce sont des propos que les musulmans de Moissy-Cramayel – et plus largement de France – ne peuvent pas accepter. »