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VIDÉOS. Rassemblement contre l'antisémitisme à Rouen, tensions avec des Gilets jaunes

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Environ 300 personnes se sont réunies à Rouen (Seine-Maritime) pour marquer leur rejet de l'antisémitisme, mardi 19 février 2019.

Environ 300 personnes se sont réunies à Rouen (Seine-Maritime) pour marquer leur rejet de l’antisémitisme, mardi 19 février 2019. (©SL / 76actu)

L’appel national au rassemblement contre l’antisémitisme a trouvé écho à Rouen (Seine-Maritime) mardi 19 février 2019, en début de soirée. Environ 300 personnes se sont réunies à l’appel de partis politiques sur le parvis de l’hôtel de ville. Des Gilets jaunes sont aussi venus. Des tensions ont émaillé la fin du rassemblement.

« Ça sent très mauvais, ce ferment de haine »

Sans drapeaux mais avec émotion, les participants sont arrivés par grappe, dès 18h30. Comme Anissa, ils sont venus « soutenir les juifs attaqués et toutes les minorités discriminées ». La jeune femme de 22 ans veut « être là montrer qu’il y a du monde pour monter au créneau » face à la haine, appuie-t-elle. Quelques pas plus loin, « indigné », Christian exprime « son admiration pour les juifs, une des élites de notre société » : 

Notre pays, dont je suis fier, est fait de ce mélange sans lequel nous ne serions pas si avancés. Il faut se battre, avec les mots, contre ceux qui n’acceptent pas la différence.

Le retraité de 66 ans a été marqué par l’image d’Alain Finkielkraut « courbant l’échine face aux insultes », samedi 16 février à Paris. Framboise aussi, a été heurtée par cette scène : « Ça sent très mauvais, ce ferment de haine. »

À ses côtés, Bertrand a confectionné des autocollants où il est inscrit : « Tous unis contre l’antisémitisme », autour d’une étoile de David bleu blanc rouge. Ce juif « se devait d’être là, il fallait réagir ». Les tags antisémites, les insultes contre Alain Finkielkraut et le cimetière profané en Alsace sont pour les participants « les signes que cette vieille maladie qu’est l’antisémitisme resurgit. » Un temps de silence a été respecté.

Des tensions avec un groupe de Gilets jaunes

Tous font le lien entre ces relents antisémites et l’extermination des juifs par les nazis. C’est le lien fait par la lecture du discours de Simone Veil en hommage aux Justes de la Nation, ces « Français ordinaires » qui ont sauvé des milliers de juifs de la Shoah lors de la Seconde Guerre mondiale. Un texte applaudi par la foule présente, au sein de laquelle se trouvaient des élus et politiques de droite, du centre et de gauche, dont le maire Yvon Robert.

Lire aussi : GRAND FORMAT. Des lycéens de Rouen dans l’enfer d’Auschwitz : « Vous êtes les porteurs de cette mémoire »

Après la salve d’applaudissements a retenti le « ahou ahou », slogan des Gilets jaunes. Une quinzaine d’entre eux est venue dire « que nous ne sommes pas antisémites ». Leur « ahou ahou » a échauffé les esprits, certains parmi le rassemblement demandant à une femme en jaune « de fermer sa gueule » en lui agrippant le bras.

Les tensions ont duré quelques minutes, des Gilets jaunes défendant leur cause et accusant les participants au rassemblement d’être « la vraie foule haineuse ». Cette expression avait été employée par Emmanuel Macron lors de ses vœux du 31 décembre 2018 pour qualifier les extrêmes présents parmi les Gilets jaunes. En retour, les Gilets jaunes ont été accusés d’être des « rouges-bruns », avant que la tension ne retombe.


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