Elle avait indiqué « fiancée avec Martin (*) » dans la rubrique « situation amoureuse » de son profil Facebook. C’est l’un des éléments retenus par le Département de l’Orne pour déposer plainte contre la femme bénéficiaire d’aides auxquelles elle n’avait pas droit. Cette femme de 26 ans a été jugée le jeudi 14 février 2019 devant le tribunal de Lisieux (Calvados).
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Parents de trois jeunes enfants (seuls les deux aînés ont été reconnus par le père de famille), Karine et Martin vivent séparés…officiellement. Après leur « rupture », la mère demeurant, à Vimoutiers (Orne), a fait des démarches auprès des différents organismes de l’Orne afin de bénéficier des aides auxquelles elle estimait avoir droit : RSA, allocations, prime de Noël, prime pour l’emploi.
Une enquête « ni fait, ni à faire »
Sauf que, le Conseil départemental a diligenté une enquête qui a abouti à la certitude que la jeune femme avait fait vie commune avec le père de ses enfants entre le 1er janvier 2016 et le 31 janvier 2017.
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La taxe d’habitation, le bail de l’appartement, les quittances d’eau et d’EDF et la boîte à lettres sont à leurs deux noms ; les charges sont prélevées sur le compte bancaire du père de famille.
Ce dernier point s’expliquerait, selon l’avocate de la défense, par le fait qu’il est seul à être titulaire d’un compte en banque. L’avocate dénonce une enquête « ni fait ni à faire ».
« Sur l’autre, je suis fiancée »
Ces constatations, dont l’administration estimera qu’elles sont « sans équivoque », ont incité les enquêteurs à poursuivre leurs investigations en consultant le profil Facebook de la jeune femme. À la rubrique « situation amoureuse », il est indiqué qu’elle est fiancée avec Martin.
« J’ai deux profils. Sur le premier, je suis célibataire, sur l’autre je suis fiancée ».
Elle ne voulait pas qu’on sache qu’étant mère de trois enfants, elle n’avait pas de compagnon. Mais aujourd’hui elle est catégorique : elle vit bien seule. « Nous ne sommes ni dans le secret familial, ni dans le lit conjugal », objecte le procureur, avant de requérir une peine de 35 heures de travail d’intérêt général (TIG).
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Le tribunal de Lisieux a suivi les réquisitions du parquet. Karine est condamnée à effectuer 35 heures de travail d’intérêt général sur une période de 18 mois. Elle devra rembourser 8209 € au Département de l’Orne qui s’est constitué partie civile.
(*) Prénoms d’emprunt