Les locaux d’Air France en centre-ville de Toulouse n’ont pas été épargnés par les dégradations. (©Lilian Cazabet / Actu Toulouse)
Depuis les premières violences qui ont émaillé les manifestations des gilets jaunes, nombre de barricades de fortune ont remplacé bien des vitrines, en centre-ville de Toulouse. Pillages, tags, casse… Il s’agit pour ces agences et autres commerces, de se protéger contre les violences urbaines qui surviennent en marge des défilés. Érigées en symbole du capitalisme, banques, assurances, mutuelles, mais aussi agences immobilières sont les principales cibles des casseurs. D’autres commerces et enseignes symboliques ont également été vandalisées… et ont pris leurs précaution, à l’instar de la monumentale vitrine d’Air France, sur le boulevard de Strasbourg.
Une note salée pour les banques
Après trois mois de manifestations, de nombreux établissements dressent un lourd bilan, et pour certains, la note continue de s’allonger… Le 8 février 2019, Jean-Luc Moudenc annonçait des dégâts évalués à 5,6 millions d’euros sur l’ensemble de la ville de Toulouse, dont 4,321 millions d’euros supportés uniquement par la collectivité (ville, métropole, Tisseo). Et l’addition pourrait être encore plus salée, alors qu’une nouvelle mobilisation est prévue samedi 2 mars 2019. De leur côté, les commerçants n’ont pas communiqué sur leur bilan des dégâts. Sollicité par Actu Toulouse au mois de janvier, Pierre Carli, président du directoire de la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées et président du comité d’Occitanie de la Fédération bancaire française (FBF) avait indiqué :
Quand une vitrine ou un distributeur sont détruits, le chiffre peut monter jusqu’à quelques milliers d’euros. Quand c’est l’intérieur de la banque qui est saccagé, cela peut monter à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Rappelons que dès janvier, une quarantaine de distributeurs de billets était déjà hors service à Toulouse ! Des appareils qui ne refonctionnent généralement pas, dans l’attente de la tournure des événements…
Par ailleurs, des scènes d’une extrême violence ont marqué les esprits à Toulouse, au Capitole, à Jean-Jaurès, à Jeanne-d’Arc, mais aussi et surtout dans les agences bancaires de la rue Alsace-Lorraine.
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« Difficile d’attirer la clientèle »
Malgré les dégâts, le personnel des établissements sinistrés se voit dans l’obligation de maintenir l’activité, derrière les palissades. Parfois privé de lumière naturelle depuis trois mois ! Des établissements où les clients entrent souvent par des portes latérales, voire dérobées. Et où il est « difficile d’attirer la clientèle » quand les palissades de bois recouvrent leurs vitrines, témoignent plusieurs commerçants dont les vitrines ont été vandalisées par des casseurs.
« Le pire, c’est le manque de luminosité »
Telle cette agence immobilière située à Patte-d’Oie, un quartier impacté à plusieurs reprises par les dégradations. Tout comme la plupart des commerces voisins, sa devanture a été saccagée au cours d’une des manifestations des gilets jaunes. Pendant deux mois, les employés ont travaillé dans des conditions très difficiles. Des journées entières dans l’ombre des palissades. Une salariée raconte :
Nous avons eu la vitrine fracassée, elle est restée ainsi pendant des semaines, avant qu’elle ne soit enfin réparée. Le pire, c’est le manque de luminosité et la mauvaise isolation.
Si les dégâts sont moindres depuis plusieurs semaines à Toulouse, des casseurs s’infiltrent encore dans les cortèges. Alors, des dizaines d’enseignes attendent que les manifs hebdomadaires des gilets jaunes – et les violences qui s’ensuivent – s’arrêtent avant d’enlever les palissades… Mais d’ici là, il y a l’acte 16 des gilets jaunes, samedi 2 mars 2019. Et sans doute d’autres.
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Quelques enseignes barricadées en images :
