Qu’est ce qui vous aura le plus marqué au cours de ces 40 années passées aux côtés de Johnny ?
Cette espèce de respect incroyable que nous avions pour lui. Quand Johnny arrivait dans une pièce, la température changeait. Il avait cette énergie à monter sur scène à l’instar de Michel Sardou. J’ai écrit ce livre pour montrer d’autres facettes de Johnny. Il avait une vie normale et ne vivait pas à 2 000 à l’heure.
Comme dans toutes les amitiés, il y a des hauts et des bas…
J’ai eu plus de hauts que de bas. Je ne me suis jamais engueulé avec lui. Nous ne nous sommes jamais fâchés. Nous nous sommes battus pour certaines orientations qu’on voulait prendre. Johnny décidait de tout. On ne l’a pas appelé le patron pour rien. Il y a eu quelques moments douloureux, notamment quand j’ai été écarté, à l’époque de Nathalie Baye. Je ne leur en veux pas. C’était bien qu’ils l’aient fait. Grâce à Nathalie, il a trouvé un nouveau public avec Michel Berger. La séparation a duré deux ans. Mais nous sommes devenus encore plus amis par la suite.
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Quel souvenir gardez-vous de votre dernière soirée avec Johnny ?
Le jeudi qui précédait sa mort, nous nous étions réunis entre potes à Marnes-la-Coquette, comme nous le faisions tous les jeudis. Nous avons dîné et nous avons visionné les images en noir et blanc de notre dernier voyage. On a aussi évoqué les prochains. Mais personne n’imaginait qu’on ne le reverrait plus… Son absence aujourd’hui est terrible !
Ses obsèques étaient émouvantes ?
C’était une émotion incroyable, teintée d’une certaine fierté. C’était touchant de voir tous ces gens massés le long des Champs-Elysées et extrêmement recueillis face à leur ami qui était parti. J’ai pleuré un paquet de fois. Ils étaient en communion avec Johnny et ses proches. Quand je suis arrivé à La Madeleine, je ne savais plus où j’étais.
Que vous a inspiré cette guerre juridique au sein de la famille Hallyday, dans laquelle vous avez pris la défense de Laeticia ?
Je trouvais cela violent qu’elle passe de la meilleure amie des Français au diable incarné. Elle est tout sauf une manipulatrice !
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Qu’avez-vous ressenti en écoutant David Hallyday reprendre « J’ai oublié de vivre », que vous aviez écrit pour son père ?
C’était formidable pour moi de l’entendre. C’est une très bonne chanson pour les gens du métier. Elle appartient au public. Johnny chantait pour son public et non pour lui. Il ne s’écoutait pas chanter. C’est pour cela que ses chansons sont devenues des pavés de la mémoire et de la vie. On a tous quelque chose de Johnny…
Vous avez écouté son album posthume ?
Oui. Nous étions tous en larmes. Maxime Nucci a fait un travail remarquable, dans l’esprit de Nashville. C’est un disque qui était conçu pour tourner en 2019. Johnny n’avait que cette envie. En achetant le disque, les fans ont prouvé qu’ils préféraient entendre de la musique plutôt que les bla-bla des avocats.
Vous allez tourner d’une certaine manière pour faire la promo de ce livre écrit en collaboration avec le Manchois Serge Poézévara ?
Oui. Je vais pendre la route comme si je partais en tournée avec Johnny à mes côtés. Serge a mis en ordre mes souvenirs, orienté ma mémoire. Le résultat est émouvant.
Propos recueillis par Ludovic AMELINE
Samedi 24 novembre, de 16 à 18 heures, Pierre Billon viendra dédicacer, au magasin Planet’R de Saint-Lô, son livre « Johnny Quelque part un aigle ». Tarif : 19,90 € aux éditions Harper Collins.