Matthias Joly a onze d’expérience sur le terrain. Il fait partie de la quinzaine de membres de l’association Compagnie de sécurisation et d’escorte (CSE) présents à Léry. Une dizaine d’autres fait partie de la branche de l’association située dans la Manche.
Une organisation dont la mission est d’épauler les organisateurs d’événements publics – ainsi que les forces de l’ordre – à assurer la tenue de ceux-ci, surtout dans un contexte où « les demandes des préfectures » se font de plus en plus exigeantes. Elle opère sur la Normandie, mais également en Île-de-France. « On peut être amenés à faire des déplacements, comme pour une course à Lyon, en fin d’année dernière », ajoute Matthias Joly, le responsable de l’association.
Une renaissance
L’association arbore un nouveau logo et de nouvelles couleurs, mais ce ne sont pas des perdreaux de l’année, puisque la structure existait sous un autre nom, Abic, à Val-de-Reuil. Leur transfert a été motivé par le soutien plus direct de la municipalité qui les accueille désormais, en leur permettant d’avoir un local. Les bénévoles ont donc des expériences significatives. « Pour moi, c’est la Fête de la Pentecôte à Alizay, je l’ai fait deux fois, et une course de formule E à Paris », explique l’un. L’autre évoque « l’Armada à La Bouille [N.D.L.R : en Seine-Maritime], la messe télévisée à Val-de-Reuil et le marathon de Paris. »
D’autres missions d’ampleur sont déjà calées, comme la Foire Saint-Michel, à Louviers, par exemple. Pour assurer ce service, la CSE peut compter sur du matériel qu’il autofinance, grâce aux dédommagements des organisateurs d’événements. « On a acheté un deuxième véhicule l’an dernier. Et on espère en avoir un troisième », explique Matthias Joly.
Des droits limités
Même s’ils interviennent dans le cadre de dispositifs de sécurité – en accord avec les forces de l’ordre – les bénévoles ne peuvent pas tout faire, bien sûr. « On n’a pas le droit de faire de la palpation, mais on a un visuel sur les personnes, explique Matthias Joly. On est là sur de la prévention plus que sur de la sécurité. »
Leurs interventions peuvent consister à baliser le lieu d’un accident, à protéger une victime, etc. Mais ils expliquent que ce n’est pas sans risque. « Si un mec veut forcer le passage, ce sera sur nous que ça retombera », rappelle le responsable de la CSE.
Ce risque qu’ils évoquent s’accompagne d’une « structure carrée, on est un petit peloton, on sait ce qu’on a à faire et on essaie de se perfectionner ». Une logique presque militaire ? Peut-être pas, mais en tout cas, elle plaît à de futurs et anciens militaires.
Malgré tout, Matthias Joly met en avant « le fait de voir les gens s’épanouir. Il y a un côté humain [N.D.L.R : dans les interventions], la plupart des gens sont chaleureux », dit-il avec enthousiasme.