Mamers en Mars : vingt-neuf ans d’existence à Mamers (Sarthe). Quasiment un tour de force pour un festival de cinéma dans une ville de cette taille.
Mais, au fil des éditions, il a su se tisser un réseau de qualité, de spectateurs fidèles, une quarantaine de bénévoles assidus, une programmation attractive qui ont fait son succès et lui ont permis d’accueillir des centaines de scolaires et près de trois mille cinéphiles.
Une association européenne
A sa tête, la présidente Capucine Vaseux et le directeur depuis les débuts, Emmanuel Chevreul.
Ce dernier revient sur la genèse de cet événement mamertin. Des origines qui remontent à l’été 1989 comme il l’explique :
« J’avais des amis qui avaient monté une association de jeunes Européens à Paris et on s’est dit que l’on pourrait faire la même chose à Mamers. »
Le coup d’essai est une réussite avec plus de deux cents jeunes sur une semaine. La mère d’un des jeunes travaillait sur le film Milou en mai de Louis Malle :
« Un vrai déclic, on s’est dit que l’on pouvait greffer un festival autour de cette oeuvre phare. Louis Malle est venu, Michel Duchaussoy et Dominique Blanc également ainsi que Carole Bouquet au titre de marraine de l’association Enfance et Partage. »
Pérenniser l’essai
Autant dire qu’avec une telle affiche le festival a décollé aussitôt. Mais pour cette bande de copains tout juste âgés de 18 ans pour la plupart, la pression était conséquente pour les éditions suivantes !
L’équipe décide de mettre en place une sélection de films que Mamers n’avait pas l’habitude de voir. Petit à petit un réseau se crée.
Dès le troisième opus, ils font venir François Ozon, Nicole Fontaine… « On a eu du nez ! »
A la cinquième édition, le festival de janvier devient Mamers en Mars, les courts-métrages font leur apparition et l’événement prend son rythme de croisière.
Emmanuel Chevreul marque une pause de plusieurs années à partir du sixième festival même s’il n’était jamais bien loin. Il y revient quelques années plus tard.
Une prise de conscience
De ces vingt-neuf années, il dresse un constat positif globalement même si des hauts et des bas ont été enregistrés.
Positif sur le phénomène engendré autour du festival, tant chez les élus que chez les jeunes Mamertins.
Il cite en exemple la section ciné vidéo du lycée Perseigne créée par James Vidal, un vivier de jeunes passionnés.
« Cela mériterait que l’on ait un BTS à Mamers dans cette filière ! »
Des anecdotes, il en a des dizaines. De vraies satisfactions avec la venue de Nicole Croisille, Bernadette Lafont, Carole Bouquet, Marc Caro…
Et puis, collant à l’actualité avec la sortie récente du film de François Ozon, la réaction en 1995 d’un prêtre, scandalisé par le film présenté alors, Action vérité, qui abordait déjà la même thématique.
La prise de conscience a mis du temps.
Plongez dans la réalité virtuelle
Le festival va accueillir une grande première avec des projections de courts-métrages en réalité virtuelle mais également le premier film français de 55 minutes, Fan club, réalisé par Vincent Ravalec.
Programme des longs métrages :
Programme des courts métrages :
Film de clôture
Le long-métrage (hors compétition et en avant-première) Qui m’aime me suive clôturera le Festival Mamers en Mars ce dimanche 17 mars 2019, au cinéma Rex, à l’espace Saugonna.
Gilbert et Simone vivent une retraite agitée dans un village du Sud de la France. Le départ d’Étienne, son voisin et amant, le manque d’argent, mais surtout l’aigreur permanente de son mari, poussent Simone à fuir le foyer. Gilbert prend alors conscience qu’il est prêt à tout pour retrouver sa femme, son amour.
Réalisateur : José Alcala – acteurs : Daniel Auteuil, Catherine Frot, Bernard Le Coq… – genre : comédie – distribution : Apollo Film – production : Agat Films. Date de sortie : le 20 mars 2019.