Monsieur le Président de la République,
Je ne vais pas vous raconter de carabistouilles, vos concitoyens ne sont pas très satisfaits de vous et ils sont en route pour vous le dire. Peut-être que le carburant, c’est pas bibi, mais vous n’y êtes quand même pas pour rien si votre popularité est en berne. La grogne ne vient pas de nulle part.
Je me dois de vous dire que beaucoup vous reprochent d’opposer les Français entre eux alors qu’ils ne sont jamais aussi forts que lorsqu’ils sont unis. Vous le savez, ils l’étaient quand ils vous ont porté au pouvoir. Ils vous ont demandé de faire un peu de ménage, pas de multiplier les clivages.
Clivage entre les retraités auxquels vous avez augmenté la CSG sans compensation, et les actifs qui ont obtenu des suppressions de cotisations.
Clivage entre les pauvres qui subissent le poids des taxes sur le carburant et les riches qui peuvent s’offrir la transition énergétique et rouler à l’électrique ou l’hybride.
Clivage entre la campagne qui ne peut que très difficilement se passer d’une voiture et la ville qui a le choix entre le bus, le métro, le tram et le covoiturage.
Evidemment qu’ils vous en veulent de ne pas connaître le sens de l’égalité à laquelle chacun a pourtant droit. C’est écrit en toutes lettres au fronton des mairies, une bonne raison d’y croire non ?
Vous avez pourtant l’opportunité de tout arranger, simplement en joignant la parole aux actes. Souvenez-vous, vous disiez « préférer taxer les pollueurs que le travail ». Alors, faites-le, entièrement. Les carburants sont taxés en moyenne à 60 % et en contrepartie il faut massivement réduire les charges qui obèrent la compétitivité des entreprises et limitent les salaires.
Monsieur le Président, allez jusqu’au bout pour donner un vrai souffle au pouvoir d’achat et relancer l’emploi. Ce n’est que comme cela que les Français pourront changer pour une voiture propre. Pour alimenter les différentes caisses, après avoir fait le ménage dans les dépenses, il faut juste adapter la TVA qui reste l’impôt le plus juste. Chacun paie à hauteur de sa consommation et comme chacun consomme à hauteur de ses revenus, vous avez, Monsieur Macron, intérêt à ce que la population en finisse avec la précarité.
Monsieur le Président, ce n’est pas à vous que je vais apprendre que l’impossible recule devant celui qui avance. Alors avancez vers nous.