Jetée dans l’arène au milieu de milliers de visiteurs du Salon de l’Agriculture, Marina Cazat ne s’est pas démontée. « Ça intimide, j’étais stressée. Arriver dans une cuisine démontable, sans notre matériel (même si j’avais apporté pas mal d’outils, rires), ça peut être déstabilisant. Mais il y a tout ce qu’il faut pour être à l’aise. On nous met à disposition un chef pour nous épauler, qui comble les blancs et qui présente nos recettes. Nous avons un commis qui fait les découpes pour ne pas que l’on perde de temps, et que l’on ait du stock. Et puis, quand on a du monde, c’est parti, on fait ce qu’on sait faire : cuisiner », expliquait la jeune cuisinière de 28 ans.
Un stand noir de monde
Et c’est « par hasard » qu’elle s’est retrouvée au Salon de l’Agriculture. « J’avais vu sur Facebook un festival sur Rouen qui m’intéressait, et c’est la même boîte qui gère le Salon. Quand je les ai appelés pour me présenter, j’ai parlé d’Objectif Top Chef, et là tout de suite ils m’ont envoyé au Salon », racontait Marina. Pour cet événement, l’Euroise est montée avec son carnet de recettes pour un passage éclair dans la capitale. « Je ne suis restée que la matinée. J’ai fait quatre recettes : une mousse de clémentines au safran, une poêlée de pommes au caramel au beurre salé, une verrine ananas-miel et un filet mignon à l’écume de Neufchâtel et ses pommes de terre. Nous avons pour objectif de réaliser des recettes simples que les gens peuvent reproduire chez eux. » Des recettes réalisées avec des produits Eurois présents sur le Salon. « Ce sont des contacts pour la suite de mon activité, et qui me serviront. » Un échange entre professionnels, et entre passionnés tout simplement. « C’est un moment de partage exceptionnel avec les gens qui viennent vous voir. Il y a un lien qui se fait, ils posent des questions. À partir de 10 h 45, le stand était noir de monde, c’était impressionnant », confiait-elle. Un one-shot, ou une expérience à renouveler ? « C’est déjà prévu que j’y retourne l’année prochaine », souriait-elle.
On peut réussir à Verneuil »
Ses recettes faites sur le stand, la cheffe les a même intégrées à sa carte. Alors non, elle ne dirige pas encore son propre restaurant. Auparavant employée dans la pizzeria familiale, Marina a décidé de voler de ses propres ailes en créant son entreprise : « Les papilles de Marina », une activité orientée traiteur. Une activité commencée il y a deux ans en parallèle avec son emploi de salariée. « Lors de mon passage à Objectif Top Chef, le chef Philippe Etchebest m’avait dit qu’il fallait que je quitte le restaurant de mon père. C’est ce que j’ai fait et j’en avais besoin. » Maintenant, il faut que ça se lance, mais la jeune Vernolienne a déjà des idées plein la tête et le carnet de commandes se remplit. Son concept de box apéro dînatoire séduit. « Les gens d’ici me soutiennent. J’en ai même vu sur le stand au Salon, ça fait plaisir de se sentir suivie à ce point, c’est un soutien de poids. » Elle ne quitterait pour rien au monde sa chère petite ville. « Je veux prouver qu’on peut réussir à Verneuil. Il y a un potentiel à exploiter. Je ne veux pas lâcher ». Et comptez sur elle, un jour elle y ouvrira sa brasserie, son rêve ultime.
Valentin Mauduit
Un passé de candidate de télé et Youtubeuse
Sa notoriété, Marina Cazat la doit à son passage en 2016 à Objectif Top Chef. « Je l’avais fait pour m’amuser, et un peu pour le coup de pub. » Prête pour le vrai Top Chef ? « C’est un investissement personnel énorme, il faut que t’arrêtes de bosser. Il faut t’entraîner comme un fou vu le niveau. Pour l’instant, c’est trop juste. Dans quelques années pourquoi pas. Un concours comme ça, c’est à faire, c’est ce que je dis aux jeunes qui se lancent. Il y a tout à gagner », racontait-elle en spectatrice assidue de l’émission. Après son passage à la télévision, la caméra ne lui faisant pas peur, elle a décidé de filmer quelques-unes de ses recettes. « On avait lancé ça, c’était en train de prendre, on arrivait au petit déclic, on commençait à avoir des contacts, mais malheureusement on a arrêté. Je n’ai plus personne pour me filmer, et je n’y connais absolument rien. Peut-être que je reprendrais un jour, sinon c’est pas grave, j’ai d’autres projets », livrait l’hyper-active. Puisque ses temps morts, elle les passe aussi en cuisine à tester de nouvelles recettes. Passionnée, vous avez dit ?