A 70 ans, Gilles Lécaille habite Gouy-l’Hôpital, hameau d’Hornoy-le-Bourg, depuis 26 ans. D’ailleurs, l’histoire de son village, il la connaît sur le bout des doigts. D’où cette volonté de le défendre et ne pas hésiter à lancer une alerte face à certaines décisions qui, à ses yeux, desservent son hameau. Passionné de généalogie avec son épouse, il a même retrouvé des traces de sa famille en 1632 dans cette commune. Et c’est d’abord avec beaucoup de plaisir qu’il conte le fruit de ses recherches.
« Gouy, l’Oradour de la Somme »
« Depuis plusieurs années, j’écris un livre sur l’histoire de ce village. Je suis remonté jusqu’au moyen âge. Il faut savoir que Gouy-l’Hôpital a été cité dans le monde entier car il est comparé au village d’Oradour-sur-Glane, dont la population a été brûlée par l’armée allemande en 1944. A Gouy, au moment de l’Edit de Nantes (1598), de nombreux protestants du village ont été brûlés. Nous avons même réalisé un site Internet qui a été primé au niveau international. On tient vraiment à cette distinction ».
« Défendre ce village »
«Avec l’association de défense et de sauvegarde du site de Gouy l’hôpital, qui n’existe plus ,nous avons mené plusieurs combats. Mais souvent, on nous a pris pour des clowns. Ici, ce n’est pas facile de défendre des causes. On est loin de tout et il y a peu de dynamisme ».
« On a aussi voulu créer une réserve pour les oiseaux sur le territoire de notre commune. On voulait surtout empêcher les chasseurs de venir pratiquer leur passion aux alentours de notre village. Par le biais de cette action, nous sommes devenus membre de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). On a aussi voulu créer un atelier pour la fabrication de nichoirs pour oiseaux. Une nouvelle fois, aux yeux des gens, nous sommes passés pour des originaux ».
Cette réputation lui importe peu. L’homme est posé et ses idées sont claires. D’ailleurs, depuis quelques mois, il est reparti au front. Dans son viseur, le Service public d’assainissement non collectif (SPANC). Mais çà, c’est une tout autre histoire et elle ne fait que commencer.