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Gaz radon : ce qui change pour les collectivités et entreprises en Loire-Atlantique

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Les services de l'Etat lancent une nouvelle campagne de sensibilisation, accompagnée d'un nouveau décret.

Les services de l’Etat lancent une nouvelle campagne de sensibilisation, accompagnée d’un nouveau décret. (©Hebdo de Sèvre et Maine)

Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle. Il est issu de la désintégration de l’uranium et du radium présents dans la croûte terrestre. Deuxième cause de cancer du poumon derrière le tabac, il a été l’objet cet été d’une nouvelle législation pour mieux le surveiller. Le Vignoble nantais est concerné. Des contrôles sont nécessaires dans certains établissements publics et dans les lieux de travail, et une information obligatoire lors de vente de biens immobiliers.

L’aération pour son élimination

58 % de la population des Pays de la Loire ne le connaissent pas. Pourtant, le radon est un gaz dangereux. D’autant plus qu’il est inodore et invisible. Il est classé comme cancérigène certain par l’organisme mondial de la santé.

Selon le ministère de la santé, son exposition serait responsable entre 2,2 et 12,4 % des cancers du poumon et du décès de 1 200 à 2 900 personnes par an. « Mais l’avantage, pour ne pas tomber dans le tout anxiogène, c’est qu’il s’élimine facilement. Une aération trois fois dix minutes (matin, midi et soir) et on a quasiment la paix. Il faut juste penser à le faire notamment en hiver où c’est à ce moment-là qu’il est le plus nocif, et que ce n’est pas forcément naturel d’ouvrir les fenêtres », rassure Christophe Devaux, directeur adjoint de l’agence régionale de santé.

Lire aussi : Pays-de-la-Loire : le radon, un gaz classé cancérogène à surveiller

Cette surveillance du radon est un des points du 3e plan régional santé-environnement pour 2016-2021. La législation a d’ailleurs été revue sur le sujet depuis juillet dernier. Si, auparavant, le territoire n’était pas concerné par des obligations réglementaires (31 départements seulement en France), il l’est désormais : 80 % des communes de Loire-Atlantique sont classées en zone 3, la plus à risque. « Rien d’étonnant puisque nous sommes sur des roches granitiques, propices aux émanations. D’ailleurs, ce n’est pas étranger à l’implantation de carrières d’uranium dans la région. Les nouvelles mesures l’ont attesté avec des pointes à plus de 300 becquerels par m3 (ndlr. unité de mesure pour évaluer la densité de ce gaz dans l’air) au lieu d’une moyenne nationale à 80, » exprime Pierre Siefridt, responsable de la division de Nantes de lAutorité de sûreté nucléaire.

Mesures exigées pour les communes

Pour les collectivités, certains impératifs s’imposent. Dans les établissements recevant du public tout d’abord. Pour les crèches, tous les établissements scolaires (y compris leur internat mais pas la restauration scolaire), les établissements sanitaires et sociaux à capacité d’hébergement, les thermes et les prisons ont jusqu’à 2020 pour effectuer des mesures. « Une fois tous les dix ans par la suite », indique la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement des Pays de la Loire (DREAL). « Toutefois si les mesures dépassent régulièrement les 300 becquerels par m3, la collectivité doit réaliser des aménagements (revoir la ventilation, mettre en dépression les sols, d’étalonnage des portes d’entrée…). Et si cela dépasse les 1 000 bq/m3, des travaux seront obligatoires ».

Lire également : Le radon, un poison pour la maison

Des contrôles qui doivent être réalisés par des organismes agréés, en hiver et qui coûtent environ 500 € par lieu « mais cela peut monter à 1 500 € pour la grandeur d’un collège par exemple, » tient à préciser l’ASN.

… les employeurs et les propriétaires

Les collectivités ne sont pas les seules à avoir des obligations en la matière. L’employeur doit également faire procéder à des mesures ou dépistage en faisant appel soit à un organisme agréé par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), soit à l‘Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Une action que l’employeur doit répéter tous les cinq ans et, le cas échéant, réaliser des travaux modifiant la ventilation des lieux ou l’étanchéité des locaux au radon si les taux sont supérieurs à 450 bq/m3 (soit 6 millisieverts). « A titre de comparaison, 12 millisieverts, c’est le rayonnement absorbé par un corps humain lors d’un scanner », précise l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.

Enfin, encore moins su, c’est l’obligation de transmettre une information sur le radon par le vendeur d’un bien immobilier à son successeur au moment de la transaction, et par le propriétaire à son locataire. « C’est également le cas pour un constructeur », ajoute l’Autorité de sûreté nucléaire. Pour ce point précis, seul 25 % des professionnels concernés sont informés selon l’UFC Que choisir. Les services de l’Etat devront donc continuer et accentuer leurs actions de sensibilisation.


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