Nuit du 7 octobre 1938 à Brest : il est déjà presque minuit quand Jean Genet et Léon Dumez, soldats du 2e régiment d’infanterie coloniale, tentent de voler des bouteilles d’apéritifs dans le bar du 50, rue de la Mairie.
Le larcin ne leur profitera pas : Genet se fait prendre par un agent. Son complice sera attrapé à son tour une semaine plus tard. Les incartades des militaires basés à Brest font partie du quotidien en ce temps où la morale s’avère soluble dans la misère.
Incarcéré à Pontaniou
Écroué dans la caserne de son régiment, Genet passe devant le tribunal correctionnel à la fin du mois ; on découvre alors qu’il a déjà déserté d’un premier régiment, a été condamné et réformé en mai et que son engagement au 2e RIC est donc illégal !
Il est incarcéré à Pontaniou puis libéré le 17 janvier 1939. Ses mésaventures brestoises lui inspireront le roman Querelle de Brest qui paraîtra en 1947. Deux ans après paraîtra Le Journal du voleur où il avouera avoir commis d’autres larcins dans la ville où il aurait «pillé les chambres d’officiers et de sous-officiers» et «trafiqué des stupéfiants» avec des matelots.
Benoît Quinquis
Infos pratiques :
Sources : Roger Faligot, Brest l’insoumise, éd. Dialogues, 2016.
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