La dernière audience consacrée à un important trafic de cannabis entre Caen et le Centre-Manche s’est tenue vendredi 22 mars. Les autres membres de ce réseau ont déjà été jugés, le dernier procès s’est tenu le 6 mars et de lourdes peines de prison ont été prononcées à l’encontre des dealers considérés comme les têtes de réseau.
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Mais il restait un prévenu qui n’avait pas été jugé car le mouvement des agents de la pénitentiaire après l’agression à la prison de Condé-sur-Sarthe avait empêché son extraction de la prison de Rouen.
Il exerce son droit au silence
Dès le début de l’audience, cet homme de 25 ans explique que le tribunal n’a pas tenu compte des déclarations de son frère lors de l’audience du 6 mars, et l’a condamné à 5 ans de prison. Donc il ne fait pas confiance à ces magistrats, annonce qu’ira se défendre en appel à Caen et informe qu’il ne répondra pas aux questions.
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Le président a rappelé les délits reprochés à ce jeune de Caen ; les dépositions de personnes mêlées au trafic, les surveillances et écoutes téléphoniques ont établi qu’il était considéré comme le caïd du quartier de La Grâce de Dieu, qu’il était craint des petits revendeurs, qui ont évoqué les claques, les coups de matraque dans une cave.
Une vidéo le montre tenant les jambes d’un homme qui a été enfermé dans un coffre de voiture. Entendu à plusieurs reprises pendant l’instruction à ce sujet, il a assuré qu’il s’agissait d’un jeu, mais a refusé de communiquer le nom de cette personne.
Pas souvent sur les chantiers…
Déjà condamné à neuf reprises, le caïd caennais avait obtenu un aménagement de peine avec un bracelet électronique, pour lui permettre d’exercer son activité d’artisan maçon.
Mais l’enquête a montré que sur la période concernée, de septembre 2016 à novembre 2017, il n’a pas souvent mis les pieds sur un chantier, et qu’il utilisait ses possibilités d’être dehors pour se livrer à ses activités de trafic. Il dealait alors qu’il avait un bracelet électronique
Le tribunal de Coutances a considéré que les éléments de l’enquête étaient suffisants pour établir sa culpabilité et l’a condamné à une peine de 6 ans de prison ferme, lui précisant que le fait qu’il ait exercé son droit au silence n’avait pas eu de conséquences sur la peine prononcée.