Un homme de 51 ans sera jugé vendredi 5 juillet 2019 pour avoir tué le chien Inca au refuge de Verson, en avril 2017. Son avocate, Me Mari, a demandé et obtenu une expertise neurologique pour le prévenu. (©DR et Nicolas Claich/Liberté – Le Bonhomme libre.)
L’affaire avait suscité l’émoi parmi les défenseurs des animaux, dans la région de Caen (Calvados). Le 1er avril 2017, au refuge de la Société protectrice des animaux de Basse-Normandie, situé à Verson, le chien Inca, un croisé Beauceron, était retrouvé mort dans son box. Vanessa Pecullo, la présidente de l’association qui gère le refuge, se souvient :
On a d’abord cru qu’il s’était blessé tout seul, sans vraiment savoir comment.
En réalité, l’animal avait reçu un coup de couteau, qui lui avait transpercé la cage thoracique, les poumons et le cœur. « Il s’était vidé de son sang », complète Vanessa Pecullo, toujours sous le coup de l’émotion.
Condamné pour des tortures sur des chats
Déjà entendu dans le cadre de l’enquête de gendarmerie, un homme aujourd’hui âgé de 51 ans avait fini par avouer être l’auteur du coup mortel, en juillet 2018. Ingénieur dans une grande entreprise de la région, il était alors en garde à vue pour une série d’actes de torture commis sur des chats, tout autour de Caen.
Lire aussi : Chien poignardé à la SPA près de Caen : bientôt un 3e procès pour le tortionnaire de chats
Condamné à 18 mois de prison, dont 9 avec sursis, mercredi 27 juin 2018 (une décision dont il a fait appel), puis à 2 ans de prison dont un an ferme le mercredi 18 juillet 2018, le « tortionnaire de chats » a comparu à nouveau devant le tribunal correctionnel de Caen, lundi 25 mars 2019, pour l’affaire « Inca ».
Des troubles du contrôle des impulsions ?
Comme lors des deux premiers procès, son avocate, Me Dominique Mari, a sollicité une expertise médicale pour son client. Souffrant de la maladie de Parkinson, celui-ci aurait agi sous les effets secondaires de son traitement médicamenteux. Me Mari explique :
Pour diminuer ses tremblements, les médecins lui ont prescrit des médicaments de la familles des agonistes dopaminergiques. Il est reconnu scientifiquement que ces médicaments ont des effets indésirables, notamment des TCI, troubles du contrôle des impulsions.
Jusqu’à présent, le quinquagénaire a déjà fait l’objet de deux expertises, mais uniquement sur le plan psychiatrique. Son avocate a donc demandé l’avis d’un expert neurologue.
Le tribunal ordonne l’expertise
Les parties civiles et le représentant du parquet, Gautier Poupeau, se sont opposés à cette demande. Le vice-procureur s’est insurgé :
Il ne s’agirait pas de discréditer les deux premiers procès. Ni de faire une relecture de la littérature scientifique : les effets secondaires décrits concernent une hyper-sexualité, des achats compulsifs et l’addiction aux jeux, mais pas des actes de cruauté envers des animaux !
« Un cas a été répertorié en Argentine », a rétorqué Me Mari.
« J’ai honte de ce que j’ai fait »
La présidente du tribunal, Pascale Viaud, a accédé à la demande de la défense et ordonné une expertise neurologique du prévenu. Celle-ci devra être effectuée avant le vendredi 5 juillet 2019, date à laquelle se tiendra le procès du tueur d’Inca. À la barre, lundi 25 mars 2019, l’homme a indiqué :
Je reconnais cet acte odieux, comme j’ai reconnu les autres. J’ai honte de ce que j’ai fait. Mais je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu. Je veux que la vérité soit faite, ce serait rendre service à la société.