Fin octobre, les membres de l’association Pro natura Ile-de-France ont fait poser des grilles à l’entrée de la carrière du Puiselet entre Larchant et Saint-Pierre. L’objectif ? Permettre aux populations de chauves-souris de pouvoir hiberner dans les meilleures conditions. « Au sein de cette carrière, vit la plus importante population de chauves-souris d’Ile-de-France. Une population dont l’équilibre est précaire durant la période d’hibernation, et qui peut rapidement s’éteindre si on ne fait rien ».
Par ces mots, Marion Parisot, secrétaire adjointe de l’association Pro natura Ile-de-France, plante le décor. Car au sein de cette ancienne carrière de silice exploitée au début du XXe siècle (voir encadré), vivent entre 300 et 400 chauves-souris. « Ici cohabitent jusqu’à huit espèces, toutes protégées. Mais les visites des spéléologues ou autres fêtards qui viennent souvent dans ces carrières mettent en péril la préservation de ces populations », reprend la membre associative.
En effet, perturber une chauve-souris durant son hibernation – de novembre à avril – entraîne le réveil de l’animal. Avant de se rendormir, celui-ci brûle la quasi-totalité de ses réserves. À terme, cela peut entraîner la mort du chiroptère avant la fin de l’hiver.
Un site protégé depuis 18 ans
Ainsi, l’association Pro natura Ile-de-France a décidé de prendre les choses en main. « Nous avons choisi de clôturer l’accès à la carrière afin de permettre à ces dernières d’hiberner dans les meilleures conditions », commente Marion Parisot. Mais pour pouvoir réaliser cette opération, l’association de défense de la faune a dû attendre quelque peu. Car depuis la publication d’un arrêté préfectoral portant sur la création du biotope des carrières le 27 décembre 2000, rien de concret n’a pu être fait sur le site avant fin octobre.
La cause ? Une acquisition tardive du terrain. « Fin 2016, nous avons enfin pu acheter les terrains situés devant les entrées de la carrière. Ensuite, nous avons constitué les dossiers pour pouvoir poser des grilles devant chacune d’entre elles », explique Marion Parisot.
Une fermeture définitive
Les travaux concernant ces fameuses grilles ajourées, réalisés par la Commission de protection des eaux, du patrimoine, de l’environnement, du sous-sol et des chiroptères (CPEPESC) de Lorraine, experte en la matière, ont donc commencé le 16 octobre.
Mais comme rien ne semble simple dans ce dossier, les matériaux des grilles ont dû être conduits sur le site par hélicoptère. « Étant donné la configuration des lieux, il était impossible de tout amener en voiture ou à pied. Nous avons donc dû héliporter plusieurs tonnes de barres d’acier ainsi qu’un groupe électrogène », complète Marion Parisot. Les coûts des travaux comprenant l’héliportage, estimés à 80 000€, ont été pris en charge par l’Etat et l’Europe, dans le cadre du contrat Natura 2000.
Fabriquées sur place par les membres de la CPEPESC, les grilles ont fini d’être posées le 24 octobre devant les entrées du site grand de deux hectares. « La pose est définitive, mais nous envisageons de passer une convention avec le comité régional de spéléologie pour permettre des visites du site, confie la membre associative. D’autres projets, tournés cette fois-ci vers le grand public, sont en développement, mais il est encore trop tôt pour en parler ». Ainsi, les chauves-souris peuvent dormir tranquille.