Depuis février dernier et le lancement officiel du projet notamment par Julien Prévost-Merlin (à g) et Thierry Bourré, le concept prend peu à peu forme (©Laurent Rebours)
Ses concepteurs étaient un peu fébriles en février dernier lorsqu’ils ont officiellement annoncé leur projet à Chailloué (Orne) de parc d’immersion sur la thématique médiévale et fantastique, premier du genre dans la région, RustiK. Fébriles car c’était les débuts d’une aventure dont ils jettent à peine les bases et où ils n’imaginent pas encore jusqu’où elle peut les mener mais conscients de répondre à une réelle attente.
Un parc d’immersion véritable bulle d’évasion
Une réelle attente confortée neuf mois après par l’engouement conséquent suscité par leurs différentes actions et les engagements de nombreux acteurs locaux.
Aux manettes, Julien Prévost-Merlin (directeur artistique), Sébastien Retaux (directeur financier), Thierry Bourré (directeur technique et propriétaire du terrain depuis vingt ans) et Jean-Pierre Fontaine (président de la CdC des Sources de l’Orne). Tous ont posé les fondations d’un concept inédit de parc d’immersion dans un site exceptionnel, une bulle parfaitement close où l’on doit retrouver à terme un environnement sans précédent sur le thème médiéval émaillé de contes, légendes et quêtes.
Pour amateurs de jeux de rôles, de pop culture
Difficile de trouver cadre plus approprié que cette ancienne carrière aux ressources uniques ! Tranquille depuis une bonne cinquantaine d’années la nature y a repris ses droits. (©Laurent Rebours)
Nous ciblons clairement le marché très porteur des courts séjours, du tourisme vert et surtout du tourisme expérientiel », relève Julien. « Nous tablons une clientèle familiale, les amateurs de jeux de rôle, les passionnés, les geeks, les amateurs de jeux vidéo, d’héroïc-fantasy, des groupes d’amis, des entreprises, des scolaires… Franchement le potentiel est considérable ».
La force des maîtres bâtisseurs est leur grande prudence, leur réalisme, de manière à ne pas être dépassés par des prévisions trop optimistes.
Une ouverture une centaine de jours par an, 19000 visiteurs, un panier moyen réaliste par visiteur, un parc de 35/40 ha avec maximum une cinquantaine de personnes par hectare pour conserver la magie des lieux, 150 quêtes à disposition selon les goûts (épiques, romantiques, énigmatiques, fantomatiques), des PNJ (personnages non joueurs) qui seront incarnés par le personnel du parc…
Les locaux investissent le projet !
L’ancienne friche industrielle sans intérêt agricole ou écologique a vu son activité arrêter en 1948. Les créateurs du parc vont juste défricher 6000 m2 pour y construire des bâtiments d’accueil uniques en leur genre. Les constructions respecteront d’ailleurs les circuits les plus courts possibles avec des arbres utilisés pour faire des planches par exemple ou des granulats pris sur site. (©Laurent Rebours)
Ces neuf derniers mois Julien Prévost-Merlin a pris son bâton de pèlerin pour poser les fondations du projet. Même s’il lâche « j’ai chaque jour une bonne raison d’arrêter », il a aussi très rapidement d’excellentes raisons de continuer !
A commencer par l’engouement déclenché comme le relate Julien :
Je n’imaginais pas que nous aurions autant de contacts locaux, c’est fabuleux de voir autant de gens compétents et impliqués venir nous rejoindre, certains remettent même leur carrière professionnelle en jeu, c’est une énorme responsabilité ! L’Orne dispose d’un vivier local très conséquent, il faut juste le motiver ! »
Il cite en exemple Héloïse qui a quitté Strasbourg pour revenir dans l’Orne et s’investir dans RustiK.
Parmi les démarches entreprises, des déplacements sur des salons, ou encore vers d’autres parcs comme le Puy du fou « qui nous a intronisé ! »
Devenez Seigneur RustiK !
Le barde Rustik s’échauffe la voix (©RustiK)
En mai, l’opération de participation au capital « Devenez Seigneur RustiK » a dépassé toutes leurs espérances. « Elle a même trop bien marché, nous avons eu des investisseurs potentiels locaux mais aussi du monde entier ! »
Trop bien marché car la structure n’était pas juridiquement prête, alors, d’ici la fin de l’année en principe, un « crowd equity » va être mis en place avec l’agrément requis pour de telles opérations.
En janvier prochain RustiK dévoilera ses bureaux et, en attendant, a confié à Publicam la réalisation d’une vidéo promotionnelle à la hauteur des ambitions du parc. Un « teasing » qui a marqué les esprits.
Aujourd’hui Julien Prévost-Merlin espère qu’une véritable communauté se crée autour du projet et se l’approprie. Un projet 100 % privé, sans subvention « sauf des avances remboursables », qui aura un impact indéniable sur le territoire largement au-delà de l’espace de la CdC des Sources de l’Orne. Sa situation géographique tout près du noeud autoroutier A28-A88 lui ouvre les portes de toute la Normandie, des Pays de Loire et de la région parisienne.
Un compositeur, une illustratrice, des créatifs, des experts…
Tout l’été a été consacré à de nombreux tests et notamment des mises en situation grandeur nature (©RustiK)
Tout l’été a permis à l’équipe de se lancer dans de nombreux tests en terme de quêtes, de scénographies, d’utilisation du site. De tester aussi les forces vives du royaume en train de naître. « On a désormais un compositeur, une illustratrice, des créatifs, des experts du grandeur nature et des escape games, un écrivain, un comptable… pour nous ramener sur terre ! »
Des jeunes qui, non seulement s’investissent dans le projet de parc mais entendent bien s’installer à proximité.
A noter que toutes les personnes qui veulent donner du matériel dont elles souhaitent se débarrasser comme des tonneaux, des chaînes, des cordages, des presses… peuvent prendre contact avec RustiK.
Pour l’heure, la quête suit son cours avec cette année dédiée aux derniers calages d’urbanisme, 2019 et 2020 doivent être consacrées au chantier du parc, recrutement des personnels fin 2020 pour une ouverture prévue mi-2021. Budget global : 8 M€.
Ce que pourrait devenir à terme le parc (©RustiK)
■ Pratique : pour rejoindre la Guilde RustiK, devenir Seigneur, ou suivre au plus prêt l’évolution de ce royaume, c’est ICI