Le film
La franchise Harry Potter a pris bien du chemin depuis la parution du premier roman de J.K Rowling consacré au petit sorcier, en 1997. Elle a aujourd’hui tout de la poule aux œufs pour la Warner, qui produit depuis 2001 les adaptations cinématographiques des ouvrages de l’auteure anglaise. En 2016, J.K Rowling écrit le scénario d’un film dérivé de l’univers Harry Potter, Les Animaux fantastiques (librement adapté du Dictionnaire des animaux fantastiques, un ouvrage parallèle aux romans qu’elle avait écrit en 2001). Carton plein : les Animaux fantastiques au cinéma ont récolté plus de 800 millions de dollars de recettes dans le monde pour un budget de 180 millions. Si ce n’est pas le plus gros succès de la franchise, c’est bien assez pour imaginer une suite à la saga. On retrouve donc dans les Crimes de Grindelwald le casting original (Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler, Alison Sudol et Ezra Miller), mais aussi de nouveaux invités : Jude Law et Johnny Depp. A la réalisation, on retrouve le réalisateur du premier opus, David Yates, déjà sur les adaptations des quatre derniers films Harry Potter.
La critique
L’intrigue de ce deuxième opus des Animaux fantastiques fait directement suite aux événements décrits dans le premier film : le sorcier criminel Grindelwald (Johnny Depp), comme il l’avait promis, réussi à s’évader de manière spectaculaire et s’emploie à rallier ses troupes pour créer un monde où les sorciers prennent le pouvoir. On assiste donc à la montée latente d’un extrémisme combattu par les protagonistes de la saga, Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) en tête, trouvant le soutien de poids en la personne du professeur de l’école de Poudlard, Albus Dumbledore (rajeuni sous les traits de Jude Law). Sur le fond donc, on retrouve une intrigue et une thématique déjà bien abordées dans la saga originale Harry Potter (montée des extrêmes, avènement des populismes et du racisme). Ce qui peut être réjouissant dans un film populaire destiné à un jeune public mais qui manque de profondeur, notamment face à d’autres sagas (Harry Potter en tête). La faute à un scénario qui aurait gagné à être simplifié : la trame est basique, mais les sous-intrigues nombreuses et qui paradoxalement ne prennent même pas le temps d’installer les personnages secondaires (également légion).
Le personnage central de Grindelwald aurait également gagné à être plus exploité : au final, le personnage incarne l’archétype du grand méchant sans véritablement avoir décrit sa motivation et sa pensée. Et l’interprétation très légère de Johnny Depp ne joue pas en sa faveur. Le reste du casting est plus efficace, notamment la venue rafraîchissante de Jude Law et sa vision réussie d’un Dumbledore jeune.
Surtout, le film Les Crimes de Grindelwald souffre d’une mise en scène peu inspirée de David Yates, qui se repose un peu trop sur les effets numériques omniprésents, et d’un scénario qui cherche trop à introduire le combat final entre le bien et le mal… Présent sans nul doute dans une nouvelle suite. C’est un peu court.
Retrouvez la bande-annonce des Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald
Les Animaux fantastiques, les Crimes de Grindelwald, avec Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler, Alison Sudol, Ezra Miller, Zoë Kravitz, Jude Law et Johnny Depp. Actuellement en salles. **