Le rond-point de l’Aublette est toujours occupé par le gilets jaunes qui se relaient en continu. (©Le Petit Bleu)
Après plus d’une semaine de mobilisation, l’état d’esprit des gilets jaunes est unanime : « On ne veut rien lâcher ».
Depuis 10 jours, des habitants de Dinan et sa région se passent le tour pour maintenir leur point de contestation, au rond-point de l’Aublette. Aujourd’hui, ils étaient encore une petite trentaine.
« Macron est en train de couler la France… »
Cédric, lui, a même installé son camping car. « Je suis venu me garer il y a neuf jours et je n’ai pas bougé », précise-t-il avant d’ajouter : « On a rien à perdre, tout à gagner. Si on doit rester là jusqu’à Noël, on sera là. »
Révolté et en colère, il fustige : « Macron est en train de couler la France… En même temps on a mis un banquier président. Il s’en fout des gens qui gagnent 1200 € par mois. »
Le pacifisme en avant
La semaine dernière, les gendarmes ont tenté d’évacuer la zone. « Je me suis allongé dans le godet de la pelleteuse pour ne pas les laisser partir, explique Cédric. Ils nous ont tout fait démonter mais on a tout remonté, fois deux. »
Pourtant, les relations avec les gendarmes semblaient jusqu’ici assez sereines. « Nous avons la chance d’être soutenus par la gendarmerie qui intervient directement quand nous avons besoin d’elle pour évacuer des fauteurs de trouble », explique Karine.
La gilet jaune insiste aussi : « on ne lâche pas l’idée du mouvement pacifiste. De toute façon, s’il y a des dégâts, ça décrédibilisera le mouvement. »
Dans les petits aménagements qui s’improvisent à l’Aublette, un « point météo », avec un bulletin constant : « cédez pas ». Sur le rond-point, un écriteau : « Liberté, égalité, ruinés ». (©Le Petit Bleu)
Après plus d’une semaine de mobilisation et de présence ininterrompue à l’Aublette du mouvement, elle note : « ça ne s’essouffle pas, ça se tend ». Notamment au niveau des moyens d’actions possible : « On commence à nous restreindre », explique celle qui sortait d’un rendez-vous à la gendarmerie.
Opération séduction au marché
Cette semaine, un groupe devrait se rendre au marché, jeudi matin, pour « revaloriser l’image des gilets jaunes, expliquer pourquoi on est là ».
Malgré le froid et la fatigue, la bonne humeur persiste. « Gilet jaune, ça devient une dépendance ! », lance une femme, enjouée. Karine rejoint ce point de vue : « On se lève gilet jaune, on mange gilet jaune et on se couche gilet jaune ».