Le château de Bellefontaine, entre Avon et Samois, reste l’option privilégiée pour accueillir 40 places pour les gens du voyage (©La Rep 77)
Retour à la case départ… Cette semaine, une grande partie du dossier « accueil des gens du voyage » aurait pu être réglé. La commune de Samois-sur-Seine, via son maire Didier Maus, a proposé un nouveau terrain d’1,3 hectares sur le site dit des Essarts. Problème : cette nouvelle solution, pas assez concertée, a provoqué la colère des Samoisiens. Résultat : un nouveau conseil convoqué d’urgence, dans une salle des fêtes pleine comme un œuf ! « Samois est un vieux village que l’on ne peut pas agrandir, explique M.Fourdraine, qui avait monté une pétition en urgence signée par plus de 200 personnes. Nous ne sommes pas contre les gens du voyage, on a la famille Reinhardt ici, mais on ne veut pas être le point d’accueil de toute la Seine-et-Marne ».
Sur ce dossier, particulièrement épineux, les différentes communes semblent se renvoyer la balle.
« On va y arriver »
Le projet d’aire d’accueil de 40 places sur le domaine de Bellefontaine, reste donc de fait, l’option privilégiée : « on a travaillé sur une solution alternative avec Samois, mais le conseil l’a rejetée. Je ne veux pas passer en force et l’imposer aux communes, donc on reste sur Bellefontaine, qui est une solution d’attente. Samois nous a dit en commission générale qu’il y avait d’autres terrains qui mériteraient d’être étudiés, donc on verra », déclare le président de la communauté d’agglomération Pascal Gouhoury.
Mais le temps presse : l’Etat, qui a déjà fixé des ultimatums à l’agglo, finira par imposer les emplacements, et sans doute retirer les crédits pour aider à financer les fameuses aires d’accueil. Et l’option Bellefontaine ne fait toujours pas l’unanimité. On sait que le maire d’Avon Marie-Charlotte Nouhaud est farouchement contre.
Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau, reste pour : « on travaille depuis 2014 sur cette opération, elle faisait l’unanimité, dit-il. Puis Avon a changé d’avis. On ne va utiliser qu’une partie du parc, c’est vrai que ce n’est pas le lieu rêvé, mais je crains que l’on finisse par perdre les subventions ».
Bellefontaine ou pas, le dossier risque de coincer encore un moment. Car ce n’est pas 40, mais bien 80 places qu’il va falloir créer. « Le schéma directeur flèche cinq communes (Fontainebleau, Avon, Vulaines, Samois et Bois-le-Roi NDLR), précise M.Gouhoury. C’est un sujet sensible, il faut avancer… et on va y arriver. Cela fait trop longtemps que le débat est sur la table ». Les cinq communes sont-elles prêtes à participer à l’effort collectif ? « On n’a jamais dit qu’on ne participerait pas, plaide M.Valletoux. On a fait une proposition, mais l’Etat avait refusé d’envisager un terrain qui lui appartient. S’il y a d’autres possibilités, on assumera ».
Didier Maus, le maire de Samois, se veut rassurant : « on fera des propositions dès que possible. Le positif, c’est que l’on va choisir un emplacement de 20 places et non de 35. On cherche activement, mais c’est compliqué. Je pense que l’on sera en mesure de faire notre proposition quelques jours avant le conseil d’agglomération du 20 décembre ».
Dans la semaine, Vulaines-sur-Seine a de son côté retenu un terrain pour 20 places. « On est repartis sur quelque chose de collectif et de plus petit », positive M.Maus, qui estime désormais que « Bellefontaine présente de vraies difficultés, et sera abandonné si on trouve d’autres solutions ». Le feuilleton est loin d’être fini !
Yoann VALLIER avec H.L