14 réacteurs nucléaires à fermer
Emmanuel Macron, président de la République, a présenté ce mardi 27 novembre les grandes orientations de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), une feuille de route pour les dix prochaines années.
Le chef de l’Etat a confirmé que la part du nucléaire serait ramenée à 50 % de la production d’électricité à l’horizon 2035. « Concrètement, 14 réacteurs de 900 mégawatts seront arrêtés d’ici à 2035. Ce mouvement commencera à l’été 2020, avec l’arrêt définitif des deux réacteurs de Fessenheim », a indiqué le président. 4 à 6 autres suivront d’ici 2030, les autres entre 2030 et 2035.
C’est EDF, l’exploitant des 58 réacteurs actuellement en fonctionnement, qui devra fixer la liste précise. Les plus anciens sont concernés « en priorité » : Tricastin, Bugey, Gravelines, Dampierre, Blayais, Cruas, Chinon et Saint-Laurent.
Le traitement-recyclage préservé
« La stratégie de traitement-recyclage du combustible nucléaire sera préservée sur la période de la Programmation pluriannuelle de l’énergie et au-delà, jusqu’à l’horizon des années 2040 », assure le ministère. Cet horizon devrait en fait coïncider, précise-t-il, avec la période où « une grande partie des installations et des ateliers de l’usine Orano La Hague arrivera en fin de vie ».
Avec la fermeture annoncée de 14 réacteurs de 900 MW, la PPE entend maintenir cette filière par l’utilisation du combustible Mox dans les réacteurs de 1 300 MW, comme ceux de Flamanville. Il n’y a eu pour le moment aucune réaction des directions d’EDf et d’Orano.
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Pas de nouveau réacteur avant 2021
Dans le dossier de présentation de la PPE, le ministère laisse ouverte la porte pour la construction de nouveaux réacteurs :
La France doit conserver une capacité industrielle de construction de nouveaux réacteurs nucléaires pour des enjeux de souveraineté.
Mais il n’y a dans le texte aucune indication sur leur nombre et sur le calendrier. Dans son intervention, le chef de l’État a indiqué qu’aucune décision ne serait prise avant 2021, c’est-à-dire avant le démarrage de l’EPR de Flamanville.
« Je demande à EDF de travailler à l’élaboration d’un programme de nouveau nucléaire, en prenant des engagements fermes sur le prix, pour qu’ils soient plus compétitifs. Tout doit être prêt en 2021 pour que le choix qui sera proposé aux Français puisse être un choix transparent et éclairé », a précisé Emmanuel Macron.
Ces réflexions s’articuleront néanmoins autour de la technologie de l’EPR et porteront sur la capacité industrielle de la filière, l’optimisation économique d’un nouveau modèle de réacteur, le stockage des déchets produits par un nouveau parc, les modèles de financement ainsi que les procédures réglementaires et juridiques.
4 nouveaux parcs éoliens en mer
Emmanuel Macron a également insisté sur le fait que :
Nous concentrons nos efforts sur le développement des énergies renouvelables les plus compétitives. Et parce que nous veillons au pouvoir d’achat des Français, nous serons exigeants avec les professionnels sur la baisse des coûts.
Ce soutien au développement des énergies renouvelables va doit passer de 5 milliards actuellement « à 7 à 8 milliards d’euros par an ».
Le président a aussi évoqué un triplement de l’éolien terrestre et une multiplication par cinq du photovoltaïque d’ici 2030. Concernant l’éolien en mer, le premier parc, a priori celui de Saint-Nazaire porté par EDF Énergies Nouvelles, sera mis en service durant le quinquennat. Quatre nouveaux appels d’offres doivent également être lancés.
« La montée en puissance des énergies renouvelables en France est inéluctable », a encore souligné Emmanuel Macron. Mais l’hydrolien en sera le grand absent.