Face à la mobilisation des Gilets jaunes, le gouvernement met la croissance dans la balance… Lors d’un point presse à la sortie de sa réunion avec les organisations professionnelles, lundi 26 novembre 2018, Bruno Le Maire a dénoncé l’ « impact sévère » du mouvement sur l’économie.
Le constat de l’ensemble des secteurs économiques est clair : les évènements récents liés au mouvement des #GiletsJaunes ont eu un impact sévère sur l’activité économique nationale, en métropole et dans certains départements d’outre-mer pic.twitter.com/sQSKDr7URE
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) 26 novembre 2018
Une perte de chiffre d’affaires de 35 %
Le ministre de l’Économie a détaillé l’impact de ce mouvement sur le commerce :
Dans la grande distribution, la perte de chiffre d’affaires a été de 35 % le samedi 17 novembre et de 18 % le samedi 24 novembre. Dans la semaine, elle s’est échelonnée entre 8 % et 15 %. Les baisses de chiffre d’affaires peuvent atteindre 60 % à 70 % pour certains artisans bouchers, coiffeurs ou boulangers.
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À Toulouse, la mobilisation du 17 novembre avait rassemblé près de 4 000 personnes. Depuis, le mouvement des Gilets jaunes perdure. Les dépôts de carburant de Fondeyre et de Lespinasse, par exemple, ont été bloqués.
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Difficultés d’approvisionnement, de livraisons ou d’accès aux chantiers
Si Roland Delzers, président de l’Union des entreprises de proximité en Occitanie, partage le « ras-le-bol » des Gilets jaunes et se dit « solidaire de la grogne », il s’inquiète pour les entreprises dont l’activité est impactée :
Nous avons signalé au ministère de l’Économie d’importantes pertes de chiffre d’affaires par les entreprises de proximité à l’occasion du premier week-end de mobilisation, pouvant aller jusqu’à 50% dans les zones de blocage. Plusieurs causes sont à l’origine de ces baisses : la raréfaction des clients gênés dans leurs déplacements ; les difficultés d’approvisionnement, de livraisons ou d’accès aux chantiers ; la fermeture de l’entreprise pour éviter les dégradations.
En revanche, cette organisation patronale n’a pas été en mesure de citer une entreprise en particulier : par peur de représailles, ou tout simplement pour ne pas être stigmatisée.
Des répercussions « extrêmement lourdes »
La direction du magasin E.Leclerc à Roques-sur-Garonne (Haute-Garonne) n’a pas non plus souhaité faire de commentaire sur le sujet. Idem pour l’enseigne Carrefour.
Dans un communiqué, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) a déjà fait savoir que les répercussions économiques de ces blocages sont « dès lors extrêmement lourdes pour de nombreux industriels comme pour l’ensemble des distributeurs, tant en termes de chiffre d’affaires que de coûts » :
Il en va de la préservation de la croissance et de l’emploi.
Caméras taguées, câbles d’alimentation coupés…
De son côté, le groupe Vinci Autoroutes attend la fin du mouvement pour communiquer sur les dégradations :
Feux sur la chaussée, caméras taguées, câbles d’alimentation coupés… Des dégradations ont été commises. Nous portons plainte systématiquement.
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Des entreprises obligées de mettre ses salariés au chômage technique
Dans le Tarn-et-Garonne, cinq entreprises prévoient également de mettre ses salariés au chômage technique, rapporte La Dépêche, en raison des blocages organisés par les gilets jaunes. Une centaine de personnes serait concernée, représentant un total de 4 250 heures de travail.
Seraient touchées des entreprises située dans la zone commerciale d’Aussonne, à Montauban, et une entreprise à Valence d’Agen.