Les derbys sont toujours des matchs à part, des rencontres sous haute tension. Mais, comment peut-il se finir ou ne peut-il pas se finir sans insultes, tacles hauts ou quelques bousculades ? Dimanche dernier, les acteurs de la rencontre Pîtres-Igoville, mais aussi leur entourage, ont offert la plus mauvaise image du ballon rond. Car, la bêtise ne s’est pas arrêtée aux seuls 22 acteurs : les dirigeants, mais aussi quelques spectateurs sont venus se mêler à cette grande fête du n’importe quoi.
Déjà très tendue la rencontre bascule en deuxième période. Alors, en avance au tableau d’affichage, la réserve de Pîtres se voit siffler un penalty.
Les critiques fusent
Commence le premier acte : près de dix minutes où les critiques fusent, où des mots trop hauts sont échangés et où l’arbitre aurait certainement déjà dû prendre l’initiative de sortir deux à trois joueurs pour l’exemple.
Au lieu de cela, de longues minutes de palabre ne font qu’alimenter la sensation orageuse.
Ce climat ne favorise pas Igoville. Raphaël Brulin, habitué à trouver si souvent le cadre, bute sur le gardien. Son penalty est manqué.
Pîtres conserve l’avantage. Sauf que sur l’action suivante, un nouveau tacle jugé trop appuyé par Igoville détériore définitivement le sens normal d’une rencontre de football.
L’arbitre arrête la rencontre
Le terrain est envahi des joueurs de Pîtres. Le coach de la A, présent au bord du terrain, pénètre lui aussi sur le terrain.
Ne se sentant plus en sécurité, l’arbitre ne trouve plus d’autre issue que d’arrêter définitivement la rencontre avant son terme.
« Pas de méchants »
La situation est désolante pour Stéphane Bunel, responsable seniors de Pîtres :
On ne peut pas se réjouir de voir cela. Maintenant, il faut regarder pourquoi on en est arrivé là. On a des torts à se reprocher, mais Igoville ne peut pas dire qu’ils n’ont rien fait. J’espère que les sanctions ne seront pas trop lourdes, car il y avait certainement moyen de finir autrement. On aurait pu retrouver le calme. Il n’y a pas de méchants dans notre groupe. C’était chaud, c’est vrai mais c’est un derby.
Bêtises
Pour le coach d’Igoville, il y a surtout un énorme gâchis, au point de réfléchir à poursuivre dans le milieu du football :
C’est n’importe quoi. Comment des personnes qui se disent responsables peuvent asséner de telles paroles, peuvent investir le terrain, devant des gamins, des ados. Quel exemple donne-t-on ? En voyant notre arbitre de touche, proche de la soixantaine, qui donne bénévolement de son temps, repartir presque en pleurant, je me pose des questions. Est-ce que j’ai encore ma place à ce niveau de bêtises ? Mais on est passionné, il faut se poser et se dire qu’arrêter serait donné raison à ceux qui nuisent au foot. Ce n’est pas une généralité, mais j’ai vu deux ou trois personnes qui n’ont pas été dignes de leur responsabilité.
Si chacun se rejette la faute, le district se fera son opinion certainement d’ici à jeudi de la semaine prochaine avec, à coup sûr, sanctions financières et suspensions à prévoir. Mais, pour qui ?