S’il est des récipiendaires à qui l’attribution de la distinction de Chevalier des Arts et des Lettres va de soi, c’est bien à Olivier Desbordes et à sa sœur Catherine. Tant celle-ci paraît une évidence, au regard de leur implication dans le domaine artistique !
Olivier Desbordes tient une place inégalée dans le domaine culturel et artistique du Lot, avec près de 40 ans de passion déployée en milieu rural, pour mettre l’art à la portée de tous. Certes, pour Catherine Desbordes, même si l’engagement en la matière n’est pas moindre que celui de son frère, il s’est exercé principalement hors du département, d’abord auprès de l’Ensemble baroque de Limoges, puis à la direction de la Fédération des ensembles vocaux à Paris. Ne pas oublier, non plus, le troisième de la fratrie Frédéric Desbordes, lui aussi brillamment versé dans la culture, portant déjà les insignes de Chevalier des Arts et des Lettres.
Un don total à la culture et au territoire
« Quittant la Bourgogne, nous sommes arrivés en famille dans le Lot, en 1968 », précise Olivier Desbordes. Et aussitôt posées les valises, comme une évidence s’impose à lui l’intuition de se donner corps et âme à la musique et à la création artistique. Saint-Céré sera son port d’attache, à partir duquel vont naître et grandir de multiples créations dont ses fameux opéras, avec pour plusieurs d’entre eux un retentissement dépassant les frontières nationales. « Ce territoire rural a construit l’homme que je suis et je lui ai tout donné en retour ! » nous confie Olivier Desbordes, en rendant hommage à Pierre Host, fondateur des sessions de musique de Saint-Céré.
L’Opéra Éclaté de Saint-Céré, en réalisant le chemin inverse des créations habituellement nées en grandes métropoles pour ensuite être présentées en province, traduit le tempérament de défricheur et d’aventurier de l’art, qui n’a cessé d’animer Olivier Desbordes. Pari gagné grâce à la synergie établie avec la mairie de Saint-Céré, la confiance du Département et de la Région Occitanie, partenaires indéfectibles de cette performance rarissime à travers l’hexagone.
Saint-Céré jouit à présent d’une saison culturelle d’hiver (12 000 spectateurs l’an passé), témoignant en cela d’une greffe réussie, dans une ville de 3 500 habitants, qui n’a rien à envier aux grandes villes alentour.
La construction du Théâtre de l’Usine signe l’aboutissement de plusieurs décennies de création et de réussites.
Pour la joie et la fraternité
« J’ai cherché à mettre en scène des opéras avec la volonté de donner de la joie aux spectateurs ! » déclare Olivier Desbordes. Ce parti pris de la dimension festive doublé d’une quête de sens au regard des réalités de notre temps, donne toute sa force à l’œuvre d’Olivier Desbordes, qui n’a cessé de cultiver la passion de transmettre, tel un passeur ; la culture d’un monde à l’autre et pour tous.
Les opéras d’Olivier Desbordes, une cinquantaine à son actif, n’ont cessé d’exercer cette osmose avec le public toujours pressé de retenir ses places.
Autre vision et non des moindres dans sa démarche ; faire en sorte que la culture s’inscrive au titre de l’attractivité du territoire ; confortant en cela ses capacités à se structurer et à se développer sur le plan économique, notamment. « L’aboutissement de tout mon cheminement, je le perçois dans ma conviction que le développement de l’art contribue à rendre la société plus fraternelle ! »
JEAN-CLAUDE BONNEMÈRE
* La cérémonie se déroulera jeudi 20 décembre à 18 h 30 en la salle Royale de l’église de la Madeleine, à Paris.