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Violences près de Honfleur : 18 mois de prison ferme pour le conjoint

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L'homme de 42 ans a été condamné par le tribunal de Lisieux (Calvados).

L’homme de 42 ans a été condamné par le tribunal de Lisieux (Calvados). (©Le Pays d’Auge)

Un homme de 42 ans et sa conjointe ont quitté l’Ile de France au mois d’avril 2019 pour s’installer dans e Calvados. Le 17 septembre 2019, les policiers de Honfleur (Calvados) interviennent vers une heure du matin à leur domicile suite à un appel téléphonique du couple qui occupe l’appartement contigu au leur. 

« Je vais te faire tapiner ! »

Débris de vaisselle, plafond dégradé, meubles en morceaux, objets personnels de la femme cassés, fenêtre brisée, poste de télévision et téléphone portable hors d’usage… c’est une scène de désolation qui s’offre aux yeux des fonctionnaires.

Alors que les policiers ont réussi à le calmer, le quadragénaire décide de quitter l’appartement au milieu de la nuit pour se défouler en faisant du sport.

Vers 4 h 30 du matin la femme est réveillée par les insultes de son conjoint que la sortie nocturne ne semble pas avoir calmé :

« Tu as appelé la police. Tu veux m’envoyer en prison. Je vais te faire tapiner ! »

Un coup de poing dans l’œil 

Coincée sous le lit où son conjoint l’a projetée après lui avoir porté un coup de poing dans l’œil, la femme qui essaie d’appeler le 17 se voit arracher le téléphone des mains.

Lire aussi : 101 féminicides en 2019 : un grenelle pour enrayer les violences conjugales

Vers 11h du matin, quand elle sort de son sommeil, le quadragénaire revient à la charge :

« Ce n’est qu’un début ! Je vais te faire virer de ton logement ! Je ne t’aime pas, tu n’es pas la femme qu’il me faut ! »

Elle trouve refuge au local des policiers municipaux

Pendant qu’il casse ce qui avait été épargné, sa conjointe quitte son appartement en pleurs. Elle trouve refuge au local des policiers municipaux qui la conduisent à l’hôpital de Cricqueboeuf (Calvados).

Son état étant considéré préoccupant, elle est immédiatement dirigée au CHU de Caen (Calvados) où une ITT de 3 jours lui est délivrée.

Plainte retirée

Vendredi 20 septembre 2019 au tribunal de Lisieux (Calvados), avant le début de l’audience de comparution immédiate à laquelle elle assiste, la victime adresse des signes affectueux et des sourires au prévenu, arrivé menotté encadré par trois policiers.

Appelée à la barre, elle indique en préambule avoir retiré, la veille, la plainte déposée le lendemain des faits. Une démarche qui n’entraînera pas un abandon des poursuites, comme le lui a appris le président :

« Le ministère public a le pouvoir de poursuivre, quand bien même on retire la plainte »

Des situation « 1 000 fois plus graves » avec son ex-mari

En larmes, la femme explique que c’est la première fois que « ça » arrive, avant d’ajouter qu’elle a connu des situations « 1000 fois plus graves » avec son ex-mari pendant les 15 années passées avec lui. 

« Ce n’est pas très grave si j’interprète vos propos ? » suppose le président. « Si », lâche-t-elle sans conviction. Alors que le prévenu avait contesté les faits lors de sa garde à vue, évoquant un « chiffonnage » avec sa compagne, il fait profil bas devant les juges. 

« Tout ce qu’elle dit est vrai. J’avais bu. Ce n’était pas moi… », puis d’ajouter : 

« Je fais du sport de combat et si j’avais voulu lui faire du mal, je l’aurais fait. »

Elle craignait qu’il la tue

« Pour le reste tout va pour le mieux dans le meilleur du monde », risque le juge. Alors que le quadragénaire acquiesce, le magistrat insiste : 

« Les voisins ne partagent pas cet avis. » 

En effet quelque temps auparavant, sa conjointe avait trouvé refuge chez eux alors qu’il la poursuivait avec une barre de fer. Elle avait d’ailleurs demandé aux voisins d’appeler la police si la situation s’aggravait car elle craignait qu’il la tue « une fois en panique ».

« Un très bon acteur » selon les voisins

À la barre, elle précise que les cloisons séparant les deux logements sont très minces. Le couple de voisins, parents d’un enfant de 2 ans, parlent d’un homme manipulateur qui jetait la responsabilité de la situation sur sa conjointe :

« Après les disputes, il venait chez nous, très calme. C’est un très bon acteur ».

À un moment, le président excédé demande à la victime de cesser de manifester ouvertement sa désapprobation à l’énoncé de ces témoignages.

En larmes, la victime interpelle les juges

Le casier judiciaire du mis en cause compte 19 condamnations (dont 8 pour faits de violence) auxquelles s’ajoutent deux affaires pour lesquelles il était convoqué au tribunal jeudi 19 septembre 2019 (la veille même de cette audience).

Le tribunal a condamné le prévenu à 18 mois de prison avec mandat de dépôt et prononcé son inscription au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes).

À l’énoncé du délibéré la femme fond en larme et interpelle bruyamment le procureur et les trois juges. Elle sera raccompagnée cour Matignon par l’agent de sécurité.


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