Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir). L’un est routier. L’autre est autoentrepreneur. Tous deux ont une particularité, ils étaient présents lors le 24 novembre et le 1er décembre dernier à Paris. Guérilla urbaine, insurrection, tous les qualificatifs ont été employés pour décrire cette manifestation.
« On n’a rien compris à ce qui s’est passé samedi dernier. Dès mon arrivée avec ma femme, on s’est fait prendre à partie par les CRS. Je venais d’enfiler mon gilet jaune et l’un d’entre eux m’a dit tu dégages ! Plus loin, un de ces collègues, après vérification des papiers d’identité nous a dit de nous parquer Place de l’étoile ! », explique Gérard*, qui, téléphone en main, a enregistré des vidéos de cette journée. « Une fois au pied de l’Arc de Triomphe, on a reçu les premiers jets de lacrymogène alors qu’on n’était pas menaçant ! »
Alain*un autre gilet jaune de Nogent se joint à la conversation et confirme : « On a vu les premiers lacrymogènes tombés sur nous. Et puis après ça été les bombes assourdissantes ! Je me suis même pris un coup de flashball dans la jambe alors que j’étais en train de regarder les manifestants ! » Dès lors les premiers blessés font leur apparition. « Je me souviens d’un jeune qui avait le visage en sang ! C’était très violent et toute la journée. »
* Nous avons décidé d’utiliser des prénoms d’emprunt pour préserver l’identité des deux Gilets jaunes.