A Gaillefontaine, comme dans toutes les communes rurales, la sécurité incendie limite la construction de nouvelles maisons.
Un permis de construire a été refusé au hameau des Noyers à Gaillefontaine faute d’une défense incendie adaptée. Un poteau incendie existe bien, mais son débit est insuffisant. Le rejet du permis de construire a été, pour la commune, l’occasion de dresser le bilan de sa défense incendie et de sa mise aux normes.
En Seine-Maritime, un arrêté préfectoral de février 2017 rappelle l’importance d’une distance maximale des nouvelles habitations avec le système de défense incendie, pour des raisons de sécurité.
Une borne incendie à moins de 200 m d’une habitation
La commune à l’obligation d’apporter l’eau et tous les réseaux. Et les bornes incendies en font partie, pour être en phase avec la loi, qui est selon le maire Dany Guesdon :
Compliquée et son application onéreuse. La mise en place d’une borne incendie coûte entre 8000 à 10000 euros. La moindre maison doit en avoir une à moins de 200 m dans son périmètre. Pour certains établissements comme la maison de retraite, il en faut même deux.
Dany Guesdon précise :
Tout ne sera pas fait en même temps. Nous avons prévu un échéancier qui devra être respecté.
Sachant que la commune fait 8 kilomètres de long, la municipalité a donc programmé un plan de mise aux normes sur 10 à 15 ans. Une mise aux normes qui permettra d’élargir les lieux potentiels de construction de nouvelles bâtisses.
Le maire insiste :
Il faut savoir que les autorisations d’urbanisme sont rejetées pour une création de nouveaux logements dans une zone non desservie en défense incendie.
« Débit pas suffisant »
Le centre-bourg est bien desservi. En revanche dans les hameaux, il n’y a pas de réseau et il faut le créer comme aux Campos, aux Noyers ou à Saint Maurice.
Des lieux où les bornes incendies sont inexistantes. Mais encore faut-il que le débit soit suffisant, comme le souligne Dany Guesdon :
Parfois, les tuyaux qui arrivent ne sont pas assez gros. Le débit n’étant pas suffisant, les tuyaux n’amènent pas les 120m3 en 2 heures qui sont obligatoires. C’est un souci dans bon nombre de communes rurales.
Le plan de mise aux normes sera subventionné à 20 % par l’Etat. Il débutera par les Noyers pour résoudre le problème du permis de construire d’un particulier suite à l’incendie de sa maison.
Dans ce hameau, le conseil municipal a opté pour une réserve incendie sous forme de bâche.
Son implantation se fera dans un terrain agricole qui est la propriété de la commune. L’édile précise :
Elle n’aura aucun impact visuel sur la chapelle des Noyers.
Nos communes rurales ont pris du retard
En Seine-Maritime, les communes rurales ont pris du retard sur la défense incendie contrairement au département limitrophe de l’Oise.
Dans les campagnes du Pays de Bray, il existe des points d’eau comme des mares où les pompiers peuvent se servir. Mais cela demande du temps. Et lors d’un sinistre, le temps est compté. Par ailleurs, en cas d’incendie, les sapeurs-pompiers ne pourront pas forcément disposer d’une alimentation en eau. 3m3/h ne suffiront pas pour lutter contre un feu partiel ou généralisé de maison.
Et Dany Guesdon de prévenir :
«Si la réglementation n’est pas respectée, la commune peut être tenue pour responsable.