
Jeudi 3 octobre 2019, Pierre Cohen et ses alliés ont réitéré leur appel à « une liste unitaire » de la gauche dès le premier tour des Municipales 2020, à Toulouse. (© G.L. / Actu Toulouse)
« Nous ne nous résignons pas à l’idée d’une liste unitaire à Toulouse ». Autour de l’ancien maire Pierre Cohen, ses fidèles tels Isabelle Hardy, Claude Touchefeu, ou encore Thierry Cotelle, espèrent encore « une liste d’unité dès le premier tour à Toulouse ».
Selon eux, 400 personnes ont aujourd’hui signé le texte, initié par 24 d’entre eux, membres de Génération.s, de la Gauche républicaine et socialiste (ex-MRC), ou de la Gauche démocratique et sociale, et proposant de « rassembler les forces de gauche et écologistes autour d’un projet et d’une liste commune pour les élections municipales de Toulouse ».
Haro sur le PS et sa « candidate auto-proclamée »
Alors que d’un côté, la vice-présidente (PS) de la Région Nadia Pellefigue avance ses pions, et que de l’autre, Archipel Citoyen vient de dévoiler les noms des 100 personnes retenues pour être candidates sur sa liste, Pierre Cohen déplore ces « deux blocs qui s’éloignent ». Mais s’il considère que « le Parti socialiste doit faire partie du rassemblement de la gauche » et « qu’Archipel a le mérite de poser des questions », l’ex-premier magistrat (jadis socialiste, aujourd’hui chez Génération.s) ne manque pas d’étriller ces deux écuries lancées à pleine vitesse dans la course au Capitole. D’abord, il fustige le PS, enfermé selon lui « dans une logique de candidate auto-proclamée » :
Le PS, il lui reste très peu de forces sur Toulouse. Est-il le mieux placé pour incarner le rassemblement et les chances des forces de gauche ? Je ne crois pas !
« Il n’y aura pas de rassemblement derrière le Parti socialiste », balaie de son côté Claude Touchefeu, elle aussi transfuge du PS, et regrettant les velléités hégémoniques de ses anciens camarades.
Les « ambiguïtés » d’Archipel Citoyen, « envahi par les partis »
Ensuite, Pierre Cohen déplore chez Archipel Citoyen le jeu opéré par « des partis politiques, ou morceaux de partis politiques, assez antinomiques ». Et de dénoncer :
L’ambiguïté d’un dispositif voué à une démarche citoyenne, qui a été envahi par les intentions de partis politiques…
Écologistes, insoumis et autres socialistes en dissidence feraient, selon lui, la pluie et le beau temps au sein du collectif. Pierre Cohen assène donc ses flèches. Ici, une allusion à peine voilée à Jean-Christophe Sellin, Mélenchoniste de la première heure : « Celui qui se dit le leader incontesté sur Toulouse autour des Insoumis n’a pas failli être sélectionné ! » (parmi les 100 du collectif, ndlr). Là, une autre pique à Claire Dujardin, « candidate mais dissidente avec les Insoumis ». Là encore, aux socialistes en scission et « la machine qu’on connaît bien autour de Cujives ». Là enfin, aux écologistes, « les Verts, ces enfants naturels d’Archipel ».
« Il vaut mieux fusionner avant qu’après »
L’ancien maire s’interroge au final sur la réelle détermination d’Archipel Citoyen : « Sont-ils dans une volonté de victoire ? La balle est dans leur camp ! Mais il vaut mieux fusionner avant qu’après », gage Pierre Cohen, au souvenir des scrutins de 2001, 2008 et 2014.
Au cœur du problème : la place des partis politiques. Ce que réclame « l’équipe Cohen », constituée en grande majorité de membres de Génération.s ? Qu’on laisse des candidats de la liste à la discrétion des partis politiques… Hors de question, pour Archipel Citoyen, où le vote des candidats par Internet vient par ailleurs de se terminer… Mais alors que le collectif vient d’annoncer ses 100 noms, peut-il encore faire demi-tour ? Pierre Cohen veut croire qu’en cinq ans et demi, la gauche a construit dans la Ville rose « le ciment politique d’une opposition qui a du sens ».
« Les gauches ne sont pas irréconciliables »
« Les gauches ne sont pas irréconciliables », concluent-ils. « Personne n’a fermé la porte », appuie Isabelle Hardy ». Quand Claude Touchefeu juge qu’il existe, malgré tout, « trois projets compatibles ».
Parce que « le cœur de Toulouse bat à gauche », ils espèrent enfin que les deux autres camps succomberont à « la pression de la population » pour « constituer une liste unitaire dès le premier tour ».
Moudenc et sa « politique libérale catastrophique »
Parce qu’il est temps, estime-t-il, de « tourner la page du modèle de gestion dépassé de la droite », et d’en finir avec une « métropole qui concentre les richesses », Pierre Cohen a également attaqué la « politique libérale catastrophique de Moudenc ». Il s’est aussi interrogé sur la soudaine entrée en campagne de son successeur au Capitole : « Je n’ai pas très bien saisi pourquoi il était en campagne dès aujourd’hui… »
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